Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Versailles, située rue de la Paroisse dans le quartier Notre-Dame (Yvelines), est la paroisse du château de Versailles ; sa façade donne sur la rue Hoche. Commandée par Louis XIV en 1684, sa construction a été confiée à Jules Hardouin‑Mansart et réalisée entre 1684 et 1686 ; elle a été consacrée le 30 octobre 1686 sous le vocable « Notre‑Dame en son Assomption ». L'édifice adopte un plan classique : une nef à trois vaisseaux flanquée de chapelles latérales, un transept saillant, une coupole à la croisée du transept, un chœur entouré d'un déambulatoire et de chapelles rayonnantes. Sa façade s'inspire de celle du Gesù à Rome et les sculptures sont dues à Pierre Mazzeline et Noël Jouvenet. La paroisse, desservie à l'origine par douze lazaristes attachés à la chapelle royale, a enregistré dans ses registres de nombreux actes concernant la famille royale, notamment les baptêmes de plusieurs souverains et princes (parmi eux Louis XV, Louis XVI, Louis XVII, Louis XVIII, Charles X, Louis XIX, Louis‑Philippe Ier et Philippe V d'Espagne), des mariages princiers et les sépultures de Louis XIV et de Louis XV. Le 4 mai 1789, la procession inaugurale des États généraux part de Notre‑Dame ; pendant la Révolution l'église est pillée et vidée de son mobilier, puis transformée en temple de la Raison en 1793 et utilisée comme lieu de culte décadaire. Déclarée cathédrale en 1791, elle voit toutefois le rôle de cathédrale du nouveau diocèse attribué à l'église Saint‑Louis de Versailles à la fin de la période révolutionnaire ; l'édifice est rendu au culte en 1800 et la croix est rétablie sur sa coupole en 1802. En janvier 1805, le pape Pie VII se rend à Versailles et déclare à la foule : « Est‑ce donc là ce peuple français que l’on disait si irréligieux ? » Au XIXe siècle, l'église est progressivement remeublée et restaurée ; en 1818 on y installe le cénotaphe du comte de Vergennes. De 1858 à 1873, l'architecte Ernest Le Poittevin construit une chapelle axiale consacrée au Sacré‑Cœur et réaménage le chœur ; cette chapelle de plan circulaire, couverte d'une coupole, reprend le thème des chapelles mariales classiques et son tambour est éclairé par des baies ornées de vitraux néo‑Renaissance. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 août 2005. En 2021, une horloge en fonte datée de 1763 et commandée par Louis XV, retrouvée en pièces détachées dans un garage de l'avenue de Paris, a été identifiée comme ayant autrefois orné l'église ; après examen des éléments — l'aiguille mesure 1,50 mètre et le cadran a été estimé à 3 mètres — la municipalité prévoit de la remonter et d'en choisir un lieu d'exposition. L'église conserve également un Christ en croix de marbre de 1690 par Laurent Magnier, entouré de statues de la Vierge et de saint Jean ajoutées ultérieurement ; les statues originelles provenant du prieuré du Val‑Saint‑Éloi sont conservées à l'église Saint‑Étienne de Chilly‑Mazarin, et le monument funéraire de Vergennes occupe une chapelle latérale. Depuis sa fondation en 1686 la paroisse a compté trente‑deux curés ; parmi les premiers et les plus notables figurent le père François Hébert, curé de 1686 à 1704 avant d'être nommé évêque d'Agen, et plusieurs prêtres présents aux cérémonies royales ; le curé actuel est le père Guillaume Boidot, en poste depuis 2022. L'église demeure un lieu de culte actif et une composante importante du patrimoine historique et architectural de Versailles.