Origine et histoire de l'Église Notre-Dame del Prat
L'église Notre‑Dame del Prat, ou Sainte‑Marie del Prat en catalan, est l'église paroissiale d'Argelès‑sur‑Mer, dans les Pyrénées‑Orientales. Construite au XIVe siècle, elle illustre le style gothique méridional diffusé par les ordres mendiants. Située au cœur du vieux village, elle est bordée par la rue de la Solidarité et fait face à la rue de la République sur son côté est. Le nom paroissial apparaît dès 1178 sous la forme parrochia S. Marie de Prato, indiquant sa situation au lieu‑dit El Prat ; une mention antérieure de l'édifice remonte à 920. L'église actuelle ne paraît toutefois pas conserver de vestiges de la construction la plus ancienne. Après l'effondrement des voûtes du chœur au XVIIe siècle, l'orientation du bâtiment a été inversée : l'ancien chevet est devenu la façade et un nouveau sanctuaire a été édifié à l'ouest tandis qu'un portail était installé à l'est. Les travaux se sont poursuivis aux XVIIIe et XIXe siècles ; la clé de voûte du nouveau chœur porte la date de 1780 et l'architecte Vignol a fait remplacer la charpente par un voûtement de la nef au XIXe siècle. Une restauration menée en 2000‑2001 a rétabli la charpente sur arcs diaphragmes, et des travaux destinés à restaurer la façade et certaines chapelles latérales ont repris en 2008 pour se prolonger jusqu'à la mi‑2009. Le clocher‑tour, élevé au XIVe siècle dans la tradition des hautes tours romanes catalanes, domine l'édifice ; il a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 6 septembre 1927, le reste de l'église étant inscrit le 7 janvier 2004. L'édifice présente une vaste nef unique de cinq travées, flanquée de chapelles latérales voûtées sur croisées d'ogives et se terminant par une travée de chœur voûtée de même hauteur et largeur ; depuis le basculement d'orientation, l'entrée se fait à l'est. Extérieurement, le bâtiment est sobre et ponctué de masses de contreforts qui séparent les chapelles et contrebutent les arcs soutenant la charpente ; on relève également quelques vestiges de fortification, comme une bretèche au droit du clocher. Le gros œuvre est réalisé en galets de rivière tandis que les murs boutants séparant les chapelles, les chaînages d'angle et la façade principale sont appareillés en granit. Des photographies documentent notamment le maître‑autel, la façade sud et le clocher, un élément de fortification accolé au clocher côté sud, ainsi que le portail d'entrée à l'est.
