Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-del-Roure
La chapelle Notre‑Dame del Roure, dite Santa Maria de la Roure en catalan, se situe au hameau de la Roure sur la commune de Taillet, dans les Pyrénées‑Orientales. Le bâtiment est protégé au titre des monuments historiques, la totalité de l'église étant inscrite depuis le 7 juin 2006. Elle occupe le secteur sud‑est de la commune, à l'est du Mas Sala et du Puig de la Carretal, et domine le hameau qui porte son nom. Liée à une tradition populaire de vénération du chêne rouvre, la chapelle conserve un morceau de tronc de chêne présenté comme un remède contre les fièvres. Les maçonneries de schiste remontent au XIIe siècle ; il s'agit d'une église à nef unique accompagnée d'un chœur de petite taille. L'abside en cul‑de‑four abrite des peintures murales datées de la fin du XIIe siècle, protégées pendant de longues années par le retable qui ferme l'abside. La façade ouest est couronnée par un clocher‑mur portant deux cloches. La première mention documentaire de l'église apparaît en 1288 sous la forme S. Maria de Ruyra, puis en 1371 comme eccl. Sce. Marie de la Ruyra, ce qui suggère que le nom originel du sanctuaire pouvait être Santa Maria de la Rovira. En 1381 la chapelle reçoit la visite de Ramon de Vallbona ; après la disparition de l'abbaye, elle passe en 1578 aux mains des seigneurs d'Oms. On connaît deux titulaires du bénéfice de l'ermitage : Joachim Balderan en 1715 et Jean‑Laurent d'Aguillon en 1768, ce dernier étant anciennement attaché à la cathédrale Saint‑Jean‑Baptiste de Perpignan. La tradition rapporte que le lieu devint un lieu de pèlerinage après la découverte d'une image primitive de la Vierge : selon la légende, un bœuf qui paissait dans le pré appelé Camp de Maria s'approchait souvent d'un chêne et le jeune berger qui gardait l'animal découvrit l'icône au sommet de l'arbre. Non loin de là, et aux frais de l'abbé de Santa Maria de Vallbona, on aurait alors construit un édifice pour recevoir l'icône aux alentours des années 1100, récit qui entre toutefois en contradiction avec la fondation de l'abbaye en 1242 ; l'ermitage serait néanmoins, selon les sources, l'une de ses premières possessions. Des vues de la nef, de l'abside et de l'atrium (porte et escalier du chœur) illustrent le site ; des références se trouvent notamment dans les publications de Géraldine Mallet et dans le Corpus des Vierges à l'Enfant des Pyrénées‑Orientales, ainsi que dans les bases Mérimée et les dossiers Clochers de France et de l'Observatoire du patrimoine religieux.