Origine et histoire de l'Église Notre-Dame des Cordeliers
Le couvent des Cordeliers de Gourdon a été fondé autour de 1250 par Gisbert II de Thémines et Hélène de Gourdon-Salviac. La construction de l'église paraît avoir été engagée peu après et s'est vraisemblablement achevée en 1287, date portée sur la clé de voûte de la première travée de la nef. Le bâtiment présente une nef unique voûtée d'ogives en quatre travées carrées, terminée par une abside polygonale à sept pans, dont la poussée est reprise par des contreforts extérieurs massifs. Des bas-côtés, ajoutés récemment, flanquent les deux premières travées de la nef, et quatre chapelles ont été aménagées entre les contreforts de ces travées ; leurs clés de voûte sculptées peuvent rappeler leurs donateurs. La sacristie occupe la travée conservée d'un ancien cloître, aujourd'hui en grande partie démoli, et quelques vestiges du cloître subsistent dans la cour intérieure des bâtiments conventuels transformés ultérieurement. Une cuve baptismale monolithe du XIVe siècle, sculptée d'un Christ entouré des douze apôtres sous des arcatures trilobées, est conservée dans l'église. Les vitraux historiés, datés de 1874 et réalisés par les ateliers Goussard puis Anglade de Condom, représentent dans le chœur les douze apôtres et, sur la façade occidentale, sainte Germaine de Pibrac et sainte Philomène. Le couvent connut des épisodes de prospérité et de déclin : la guerre de Cent Ans amorça son déclin, puis en 1562 les bâtiments conventuels furent détruits et des religieux tués lors des troubles liés aux guerres de Religion ; les constructions furent restaurées au début du XVIIe siècle. La famille de Lauzières-Thémines, bienfaitrice du couvent, est encore représentée au XVIIe siècle par une litre funéraire aux armes d'Antoine François Hannibal d'Estrées de Lauzières-Thémines, dont quelques vestiges subsistent à l'intérieur. À la Révolution, le couvent fut réaffecté en caserne, salle de réunion, magasin à fourrage puis poudrerie ; les biens furent inventoriés le 22 mai 1790 et vendus le 25 janvier 1792, et toutes les archives du monastère furent brûlées en 1793. Sous le Premier Empire, l'église devint paroissiale ; en 1817 les Clarisses ouvrirent dans les bâtiments une école de filles qui fonctionna jusqu'en 1902. En 1907 le petit séminaire de Montfaucon s'y installa et aménagea, entre 1919 et 1924, le bâtiment au sud de l'église à l'emplacement de l'ancien cimetière conventuel ; un collège privé y prit ensuite la suite. Pour répondre à une demande paroissiale, l'architecte diocésain Émile Toulouse fit élever une tour-clocher devant la façade ouest en 1896-1897 ; une source mentionne par ailleurs 1895 et un coût de 10 500 francs. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 3 octobre 1929 et plusieurs de ses objets sont référencés dans la base Palissy. L'église a été désaffectée au XXe siècle (années 1950-1960 selon les sources) et a été utilisée par la municipalité comme salle d'exposition et de concert ; elle a également bénéficié d'une campagne de restauration en 1971 avec la participation du Club du Vieux Manoir.