Origine et histoire de l'Église Notre-Dame des Montiers
L’église Notre-Dame des Montiers, située au village des Montiers à l’entrée du cimetière près du Noireau, dépend de Tinchebray (commune déléguée de Tinchebray-Bocage, Orne) et est classée monument historique depuis 1985. La première mention de l’édifice date de 1082, lorsque Robert de Mortain donna les prébendes des deux églises locales à la collégiale Saint‑Évroult de Mortain, mais aucun élément architectural d’origine XIe siècle ne subsiste. Certains vestiges décoratifs et charpentes, comme le motif de corde sur un pilier de chapelle, des pièces de bois de la voûte et un fragment de fresque sur le mur sud de la nef, semblent remonter à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. L’édifice actuel résulte surtout d’aménagements réalisés aux XVIe–XVIIe siècles et d’évolutions aux XVIIe–XVIIIe siècles. Il présente une nef unique, un transept saillant et un chœur à chevet plat ; le clocher est implanté en saillie sur la troisième travée nord de la nef. Un ancien clocher fut renversé par une tempête au début du XVIIe siècle et remplacé par la tour actuelle, tandis que le bras nord du transept devint la chapelle Sainte‑Anne en 1622. Le portail occidental, établi en 1742, a modifié l’entrée qui se trouvait vraisemblablement au nord. Aux XVIIIe et XIXe siècles, la vie paroissiale évolua : les deux paroisses de Tinchebray furent unifiées en 1791, l’église Saint‑Pierre fut désaffectée et, en 1792, une partie de son mobilier et deux cloches furent transférées à Notre‑Dame ; l’ancienne église Saint‑Pierre, encore visible sur le cadastre de 1830, a aujourd’hui disparu. Entre 1820 et 1830, le chœur de Notre‑Dame fut agrandi pour permettre l’installation du retable du maître‑autel, mais la capacité demeurant insuffisante conduisit à la construction d’une nouvelle église paroissiale dans le bourg (Saint‑Pierre‑Saint‑Paul) ; une tentative en 1833 de transformer Notre‑Dame en simple chapelle fut rejetée par le préfet en 1866. En 1977, le mur sud du chœur s’écroula ; il fut remonté à l’identique et des tirants furent posés pour consolider murs et voûte, puis la couverture a été restaurée entre 1978 et 1981. Le mobilier, considéré comme important, provient en partie de l’abbaye de Belle‑Étoile et en partie de l’ancienne église de Tinchebray : on y trouve la poutre de gloire, un banc de nef, deux autels et leurs retables secondaires, des stalles du XVIIIe siècle venues de l’abbaye, l’autel du croisillon nord (XVIIIe), une statue d’un abbé (XVe), l’autel du croisillon sud, un tabernacle, des statues de saint Pierre et de saint Paul (XVIe et XVIIIe), la clôture du chœur (grille en fer forgé du XVIIe siècle à double porte), un aigle‑lutrin du XVIIe siècle aujourd’hui remisé pour des raisons de sécurité, ainsi que le retable et le tabernacle du maître‑autel et une statue de sainte Véronique.