Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-des-Vertus
L'église Notre‑Dame‑des‑Vertus est un édifice roman situé à Paulhan (Hérault, Occitanie), au nord du bourg, à l'entrée du cimetière, à l'extrémité de la rue Notre‑Dame. Sa présence est attestée dès 990 sous le nom Ecclesia S. Marie de Pauliano. Des fouilles ont révélé qu'un temple dédié à Cérès occupait le site au Ier siècle et que, avec la christianisation au IVe siècle, il fut placé sous le vocable de Notre‑Dame. Ce sanctuaire primitif fut détruit au VIIIe siècle par les Sarrazins; sur son emplacement se successèrent ensuite deux chapelles bénédictines. Paulhan fut confié en franc alleu par Charlemagne aux bénédictins de Saint‑Thibéry et, situé sur la route de Compostelle, le sanctuaire se révéla insuffisant pour accueillir les pèlerins. Les travaux de l'église actuelle débutèrent dans la seconde moitié du XIIe siècle par la construction de la nef; l'abside fut achevée au XIIIe siècle. Au XIVe siècle, un clocher de plan carré, ajouré d'ouvertures en arc brisé, fut élevé au-dessus de la partie occidentale de la nef. Au XVIIIe siècle, on surmonta ce clocher d'un pavillon en coupole qui s'écroula au XIXe siècle à la suite d'un incendie; il fut remplacé par une lanterne octogonale datée de 1859. Au XVIIe siècle, l'église fut affectée aux Pénitents Blancs, qui firent construire la vaste tribune au‑dessus de la dernière travée, achevée en 1742. L'édifice a cessé d'être paroissial en 1676; il apparaît encore sous les noms de Rectoria de Paolhano en 1323 et de Cure de Paulhan en 1760, et avait pour patrons B.M. Virtutum et Exaltatio S. Crucis. Le chœur est classé au titre des monuments historiques depuis le 27 janvier 1987. Le chevet présente une abside polygonale à sept pans, édifiée en pierre de taille assemblée en grand appareil et marquée aux angles par de puissants contreforts. Trois pans de l'abside, terminée au XIIIe siècle, sont percés de baies cintrées à ébrasement simple et profond, tandis que les autres pans sont aveugles; la corniche très saillante, supportée par des modillons, termine le sommet et l'abside est couverte de tuiles rouges. Le pignon oriental au‑dessus de l'abside est percé d'un oculus. La nef, courte, présente un appareil mêlé sans ciment apparent et est flanquée de trois larges contreforts de chaque côté; côté sud, le petit portail cintré à double ébrasement, situé plus bas que le niveau du sol, est encadré par de puissants contreforts et protégé par un avant‑corps formé d'un grand arc cintré en pierre de taille, surmonté de moellons et couvert de tuiles rouges. La façade occidentale, terminée par un pignon analogue à l'orient, est surmontée du clocher rectangulaire du XIVe siècle coiffé de la lanterne octogonale de 1859.