Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-du-Calvaire
L'église Notre-Dame-du-Calvaire, située boulevard de Vanves à Châtillon (Hauts-de-Seine), est l'une des deux églises de la commune. Construite de 1932 à 1934 dans le cadre des Chantiers du Cardinal, elle a été réalisée par les architectes Flandrin, puis Yves‑Marie Froidevaux. L'édifice, inscrit au titre des monuments historiques depuis le 24 juin 2004 (à l'exclusion du sol), associe une ossature en ciment armé et un parement en briques rouges de Bagneux. De style néo-byzantin, il présente une file de trois coupoles terminée par une abside semi‑circulaire, des bas‑côtés, une chapelle latérale et un clocher massif. La façade, d'une sobriété soignée, est ornée de bas‑reliefs en bronze représentant les vertus théologales et cardinales, et surmonte une piéta en pierre au‑dessus de la porte. La décoration intérieure, d'abord confiée à Jean‑Pierre Laurens, a été poursuivie sous la direction de son épouse Yvonne Diéterle Laurens après son décès. Les élèves de Laurens — dont Gabriel Genieis, Pierre Guyenot, Georges Cheyssial et Jean‑Henri Couturat — ont réalisé l'ensemble des fresques entre 1935 et 1962. Jean‑Pierre Laurens avait laissé un triptyque (L'Annonciation, La Vierge au pied de la Croix, L'Adoration des bergers) dont une reproduction fut peinte à fresque par Gabriel Genieis dans le bras droit du transept. Des sculptures et bas‑reliefs de Marius Petit, Madeleine Froidevaux, Paul Flandrin et Paul‑François Niclausse complètent le décor. L'entrée de l'église est marquée par les figures d'archanges et par les fonts baptismaux ; la nef constitue l'espace de rassemblement pour la célébration eucharistique et conduit au chœur légèrement surélevé où se trouvent l'autel de célébration et, en retrait, le tabernacle. Les trois coupoles successives sont consacrées au Père, au Fils et au Saint‑Esprit. La première coupole illustre le Père créateur avec des médaillons inspirés du récit de la Genèse, Marie au centre et, aux angles, des prophètes. La coupole centrale, dédiée au Christ, le montre bénissant, entouré de petites scènes tirées du livre de Daniel et d'anges musiciens, tandis que les arcades latérales évoquent sa vie publique, sa Passion, sa résurrection et la vie spirituelle du fidèle. Les compositions présentent aussi la marche des chrétiens vers le Christ, le combat spirituel, l'offrande du Christ à Gethsémani, la liturgie et le jugement dernier, encadrés par des séries de petits tableaux opposant vertus et vices. La troisième coupole symbolise l'Esprit‑Saint par une colombe posée sur le livre des Écritures, des médaillons représentant les dons de l'Esprit et les évangélistes dans les pavillons. Sur le mur de gauche, la scène de la Pentecôte montre l'Esprit descendant sur les apôtres réunis autour de la Vierge, entourés d'éléments de la création et de brebis évoquant la multitude des disciples. Une arcade est consacrée à Sainte Jeanne d'Arc, illustrée par une statue de Petit et des représentations la montrant à cheval, tandis qu'une autre arcade est dédiée à la vie de la Vierge. La chapelle de la Vierge, d'une grande sobriété, offre un lieu de recueillement autour d'un crucifix symbolisant Notre‑Dame du Calvaire ; on y trouve des reproductions, dans le style de Jean‑Pierre Laurens, dont une Annonciation liée à un tableau conservé au musée de Chartres. L'abside est occupée par une vaste fresque du couronnement de la Vierge entourée de la Trinité, des apôtres, de nombreuses figures de saints et d'anges musiciens, rappelant l'union de la liturgie céleste et de la liturgie terrestre. Les piliers de la nef portent des figures de grands saints — Saint Louis, Saint Vincent de Paul, Charles de Foucauld et Saint François d'Assise — surmontées des religieux ou des communautés nés de leur charisme. L'ensemble formé par architecture, sculptures et fresques fait de Notre‑Dame‑du‑Calvaire un édifice remarquable du patrimoine religieux local.
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