Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes à Marseille 2ème dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise

Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes

  • Rue des Grands Carmes
  • 13002 Marseille 2ème
Église des Grands-Carmes de Marseille
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
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Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
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Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Eglise Notre-Dame du Mont-Carmel ou des Grands-Carmes
Crédit photo : Robert Valette - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XVIIe siècle, 2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. C 274) : inscription par arrêté du 20 janvier 1983 ; Intérieur de l'église avec son décor (cad. C 274) : classement par arrêté du 20 janvier 1983

Origine et histoire de l'Église des Grands-Carmes

L'église Notre-Dame du Mont-Carmel, dite des Grands-Carmes, se trouve dans le 2e arrondissement de Marseille, sur la butte des Carmes entre les places Jules-Guesde et Sadi-Carnot ; elle a été classée Monument historique pour son intérieur et inscrite pour ses façades et toitures par arrêté du 20 janvier 1983. Elle occupe le sommet d'une des trois buttes antiques de la ville ; des fouilles menées de 1981 à 1985 ont confirmé une occupation dès le VIe siècle av. J.-C. Les Carmes, ordre mendiant originaire du Mont Carmel, s'installent d'abord aux Aygalades vers 1238 et obtiennent en 1260 un titre épiscopal pour fonder un couvent dont la chapelle est l'actuelle église paroissiale des Aygalades. En 1285 ils établissent un nouveau couvent sur la colline Roquebarbe, l'actuelle butte des Carmes, pour se rapprocher des populations à évangéliser, et la construction du couvent et de l'église bénéficie notamment d'un legs de Guillaume André daté de 1361. L'édifice, menaçant ruine, est reconstruit au XVIIe siècle : la première pierre est posée le 10 novembre 1603 et le presbytère est achevé en 1619. En 1629 les consuls offrent à l'église une lampe d'argent destinée à brûler devant la Vierge et s'engagent à fournir annuellement l'huile nécessaire. La première pierre du clocher est posée le 31 mars 1640 ; les reconstructions sont financées par la confrérie de Notre-Dame du Saint-Sépulcre et par le baron Jehan de Marelhan, et en 1655 la confrérie dote l'église d'une statue d'argent réputée. Du milieu du XVIIe siècle à la Révolution la vie du monastère est peu documentée ; en 1790 le couvent est fermé, les religieux expulsés, et plusieurs œuvres et cloches sont démontées ou fondues dans le contexte révolutionnaire. En 1790 le père Rolland, ancien prieur, est pendu avec trois compagnons, et en 1792 une inscription commémorant le bataillon des Marseillais du 10 août est placée sur la façade. Après divers changements de vocable, l'église reprend le nom des Grands Carmes le 18 juillet 1802 à la suite du concordat. Au XIXe siècle le curé Louis Decanis, nommé en 1862, entreprend des restaurations intérieures, commandant peintures, dorures, statues de plâtre et le tombeau du Saint-Sépulcre ; pendant la guerre de 1870 il propose, pour préserver les cloches, de fournir une mitrailleuse financée par la paroisse ; il meurt en 1882. En 1897 le dôme du chœur et une partie du clocher s'effondrent ; la municipalité refuse la prise en charge des réparations, le clocher est réduit et le sanctuaire masqué par un grand mur derrière l'autel. L'extérieur de l'église est sobre ; son clocher, visible de loin, présente une base carrée et une partie supérieure octogonale, transformation due à l'altération des angles de l'étage supérieur. La façade, ornée d'une rosace et d'une niche abritant une statue de la Vierge du Mont-Carmel possiblement datée du milieu du XVIIe siècle, comporte une porte unique encadrée de bossages et deux étroites fenêtres en arc brisé. L'intérieur, d'un plan simple, offre une nef unique voûtée en plein cintre ouvrant sur dix chapelles latérales. Le maître-autel, en bois doré sculpté en 1733 par Antoine Duparc et Jean Gottlieb Courlaffski, présente des têtes de chérubins d'Antoine Duparc ; le baldaquin a été remplacé en 1874 par un grand ciborium doré. Dans l'ancien chœur, de belles boiseries en noyer sculptées au début du XVIIIe siècle par Albert Duparc encadraient huit toiles de Michel Serre illustrant la vie de la Vierge ; cet ensemble, présenté au palais des Arts lors de l'Exposition coloniale de 1922, a été partiellement déplacé au musée du Vieux Marseille et partiellement remis contre le nouveau mur du chevet, certaines toiles ayant été détruites lors du bombardement de 1944. Restent dans l'église des toiles en mauvais état représentant l'Immaculée Conception, la naissance de la Vierge, l'adoration des bergers et l'adoration des mages, ainsi que des boiseries sculptées comportant des médaillons de prophètes et de saints. Derrière l'autel se trouve un grand tableau de Michel Serre, encadré aux armes de l'ordre des Carmes, représentant l'indulgence sabbatine et vraisemblablement commandé par une confrérie vers 1703. La chaire, de l'école de Puget, comporte trois panneaux illustrant des épisodes liés au prophète Élie, patron des Carmes. Les dix chapelles latérales, cinq de chaque côté de la nef, sont richement décorées et abritent notamment les fonts baptismaux, un autel du Calvaire provenant de l'atelier de Louvain, un autel de Notre-Dame du Mont-Carmel, des autels consacrés au Sacré-Cœur, au Saint-Sépulcre, à saint Joseph, à sainte Thérèse et une chapelle des âmes du purgatoire, accompagnés de nombreuses statues. Le grand-orgue de tribune conserve le buffet de 1640 attribué à la famille Eustache, mais il est actuellement vide ; les jeux installés au XIXe siècle par François Mader ont été transférés à l'église Saint-Laurent. De nombreuses coutumes paroissiales se sont tenues aux Grands-Carmes : fêtes patronales de bergers et d'artisans, processions accompagnées d'offrandes et célébrations corporatives de passementiers, teinturiers, tonneliers et tailleurs de pierre. Avant l'ordonnance royale de 1776 interdisant les sépultures dans les églises, plusieurs familles nobles et donateurs, parmi lesquelles la famille Lenche, le capitaine Gaspard Fabre, la famille Valbelle et une poétesse marseillaise du XVIe siècle, furent inhumés aux Grands-Carmes ; ces tombes ont disparu pendant la Révolution.

Liens externes