Origine et histoire
L'église Notre-Dame-du-Pré est un édifice catholique situé au Mans, dans la Sarthe, sur la rive droite de la Sarthe, au cœur du quartier du Pré. À l'origine un monastère établi au VIe siècle, l'église actuelle fut commencée aux XIe–XIIe siècles et élevée sur les restes d'un ancien oratoire que la tradition attribue à saint Julien. Ses dimensions sont de 58 mètres sur 10 mètres, ce qui en faisait alors le troisième édifice de la ville après la cathédrale et la Couture, bien qu'elle se trouvât hors des murs, dans un faubourg. Elle était l'église abbatiale de l'abbaye Saint-Julien-du-Pré, qui accueillait des religieuses bénédictines. La nef présente une alternance de piliers ronds et carrés ornés de chapiteaux romans. Le chœur, légèrement incliné vers la droite et surélevé d'environ un mètre, est bâti au‑dessus de la crypte de l'ancien monastère et s'ouvre sur un déambulatoire desservant trois chapelles absidiales. À la même époque furent construits le croisillon nord et la première travée du croisillon sud, chacun pourvu d'une absidiole, ainsi que la première travée de la nef. Les travaux se poursuivirent au début du XIIe siècle et l'abbatiale fut alors achevée, conférant au monument une grande homogénéité et un caractère essentiellement roman. Les voûtes de pierre, ajoutées au XVe siècle, modifièrent le profil intérieur de l'édifice; divers travaux et restaurations eurent lieu aux siècles suivants, dont une restauration générale au XIXe siècle qui se conclut par l'ajout d'un vaste clocher en forme de porche à l'avant de la façade. Le chœur présente une structure comparable à celle de l'église de la Couture, avec des arcs en plein cintre très surhaussés et une alternance de supports. Dans le déambulatoire, de grandes fenêtres légèrement ébrasées, encadrées de colonnettes élancées, apportent de la lumière aux chapelles; celles-ci, traitées de façon archaïque, sont voûtées en cul-de-four et dépourvues de contreforts extérieurs et de colonnes. La crypte a livré les reliques de saint Julien, transférées à la cathédrale en 1835. En 1950, Max Ingrand a réalisé un chemin de croix et des vitraux pour l'église. L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis la liste de 1840. L'église comporte, entre autres éléments, une nef, un chœur, la crypte du tombeau de saint Julien, une statue de saint Michel archange à l'entrée, un christ en croix et des vitraux, et elle est illustrée par des vues historiques, notamment une photographie de 1881. Parmi les abbesses, Catherine‑Marie d'Aumont est attestée (décédée en 1708). Marie‑Louise de Laval‑Montmorency (1723‑1794) quitta l'abbaye du Pré pour devenir abbesse de l'abbaye de Montmartre. Une étude d'André Mussat est consacrée à l'église Notre‑Dame‑du‑Pré.