Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-du-Puy
L'église Notre-Dame-du-Puy, à Figeac (Lot), est classée au titre des monuments historiques depuis le 26 avril 1916 et plusieurs de ses objets figurent dans la base Palissy. Elle est la plus ancienne paroisse de Figeac et fut le siège d'une confrérie Saint-Jacques. Selon la tradition, sa fondation remonterait à la seconde moitié du VIIIe siècle, liée à un miracle qui aurait fait fleurir un rosier sur la colline, d'où son ancien nom de Notre-Dame-la-Fleurie. Des fouilles ont mis au jour des murs au niveau du bras nord du transept qui pourraient être antérieurs au XIe siècle, et des chapiteaux romans réemployés dans le mur sud du collatéral témoignent d'une église romane antérieure. L'édifice actuel est daté de la fin du XIIe siècle, la façade ouest comporte des éléments du XIVe siècle, et la construction a été attribuée à l'abbé de Saint-Sauveur Gaillard II de Montaigut (1260-1288). En 1286, l'archevêque de Bourges Simon de Beaulieu put prêcher à l'intérieur, signe de l'avancement des travaux. L'église était à l'origine en croix latine, avec une nef à simple collatéral, un transept saillant et un chœur de deux travées terminé par une abside et deux absidioles ; le chevet subsiste, voûté en cul-de-four légèrement brisé et précédé de travées droites voûtées d'arêtes ou d'ogives. Le portail à ébrasement présente de chaque côté une succession de colonnettes à chapiteaux sculptés soutenant quatre archivoltes ornées de choux, tandis que les gorges sont peuplées de sculptures d'animaux. Au-dessus du portail, trois niches sont surmontées chacune d'un dais à pinacle orné de choux et terminées par un cul-de-lampe figurant des animaux ; ces éléments datent du XIIIe siècle. À l'intérieur, l'abside est entourée de chapelles rayonnantes ; des colonnes à chapiteaux sculptés supportent des arcs doubleaux et des nervures croisées à clé. Sous les dalles, des sarcophages vraisemblablement d'époque mérovingienne ont été découverts. Au XIVe siècle, la ville ayant gagné son autonomie vis-à-vis des abbés, des familles patriciennes firent édifier des chapelles funéraires au nord et au sud, englobant les bras du transept, et une nouvelle façade occidentale fut édifiée. L'église fut prise par les protestants en 1576 et occupée jusqu'en 1622 ; transformée en fort, le clocher servit de donjon, et après la reprise par les catholiques le fort fut démantelé mais le clocher, le mur sud de la nef et la plupart des voûtes furent détruits. La reconstruction presque totale, conduite entre 1666 et 1699 par le curé Antoine de Laborie, permit de reconstituer le collatéral sud (achevé en 1670), puis le clocher et la façade ouest. Un projet de 1683 proposait de réunir la nef centrale et les chapelles latérales en un large vaisseau de trois nefs de quinze mètres de largeur, et la dernière clé de voûte fut posée en 1692 ; seule la première travée a conservé les dispositions des XIIIe et XIVe siècles. L'abbé de Laborie fit aménager une chapelle souterraine dans la première travée du collatéral sud où il fut inhumé. Le retable en noyer du chœur porte la date de 1696 ; le tableau de L'Assomption, daté de 1683, est l'œuvre du peintre figeacois Lofficial, auteur également de deux autres tableaux conservés dans l'église. Vers 1860, un orgue construit par le facteur parisien Stolz fut installé sur une tribune dans la première travée de la nef. Entre 1875 et 1895, l'abbé Massabie mena des restaurations de style néo-roman visant à rendre un état primitif, mais le manque de crédits limita l'ampleur du projet. Vers 1930, les chambres dites « des protestants » de part et d'autre du clocher furent détruites et la toiture des collatéraux abaissée pour ouvrir des baies éclairant la nef centrale. D'origine romane, l'église a connu d'importants remaniements aux XIVe et XVIIe siècles ; le chœur conserve de beaux chapiteaux romans et le grand retable en noyer de 1696.