Église Notre-Dame-du-Rosaire d'Aussonne en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Architecture gothique méridionale

Église Notre-Dame-du-Rosaire d'Aussonne

  • Rue du Boulanger
  • 31840 Aussonne
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Clocher : inscription par arrêté du 23 décembre 1926

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-du-Rosaire

Le clocher est une tour hexagonale adossée au mur ouest de l'église ; ses deux premiers niveaux sont éclairés chacun par deux baies en plein cintre et abritent un escalier montant jusqu'au comble. Au-dessus de ce soubassement se développent deux étages dont chaque pan est percé d'une baie, avec à la naissance des ouvertures une bande en dents d'engrenage ; les arêtes de la tour sont renforcées par des contreforts à ressaut. La partie haute présente une suite d'arcatures en plein cintre qui portent un bahut, et le clocher se termine par une flèche hexagonale dont les arêtes sont ornées de crochets. L'état actuel de l'église résulte essentiellement de deux séries de travaux documentés aux XVIe et XIXe siècles. Un inventaire dressé par Hugues Lacroix, notaire à Daux, le 23 août 1613, signale dans une armoire de l'hôtel de ville une ordonnance sur parchemin des commissaires du roi pour la construction de l'église et du clocher, datée du 17 septembre 1519 ; cette décision fait suite à un arrêt du sénéchal de Toulouse de 1518 condamnant le prieur d'Aussonne à réparer l'église, ce qui indique qu'une église antérieure était en ruine. En 1519, l'église, administrée par un prieur, est réunie au chapitre de Saint-Étienne qui perçoit dès lors les trois quarts des revenus. La seigneurie d'Aussonne appartient depuis le XIVe siècle à la famille de Voisins, barons de Blagnac ; en 1514 Aussonne devient le fief de Nicolas de Voisins, capitoul en 1524, et ses successeurs au XVIe siècle sont chevaliers de Malte. Dans ce contexte de reconstruction, Aragon (1896) signale la présence de têtes de chevaliers de Malte à la clé de voûte du grand portail et sur un vieux bénitier, ainsi qu'une série d'armoiries sur une bande blanche peinte à mi-hauteur des murs extérieurs ; deux cartes postales anciennes (datées entre 1900 et 1940) montrent d'ailleurs l'église crépie avec cette bande blanche. Aragon attribue la construction à Nicolas de Voisins. En 1590, Jacques de Buisson, seigneur d'Aussonne depuis 1585, fait don de 100 livres conditionnées à la célébration perpétuelle d'un requiem en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, cet acte précisant que l'église est son lieu de sépulture et de celle de son fils. D'autres campagnes de travaux sont documentées au XIXe siècle : en 1840 une délibération municipale accuse le curé d'avoir démoli la chapelle Notre-Dame de Pitié et d'avoir remisé un tableau représentant une descente de Croix ; le 2 juin l'abbé Piette, curé de la paroisse, répond que cette chapelle n'était qu'un simple autel. Le clocher est recrépi en 1843-1844. En 1861, une délibération municipale décide la destruction du plafond de la nef et son remplacement par une voûte « en harmonie avec celle déjà existant dans le sanctuaire » ; la municipalité confie les travaux à l'architecte toulousain Auguste Bac (ou Bach), et les travaux sont approuvés par le préfet en 1864. L'aspect actuel confirme en grande partie ces sources, même si la question de savoir si le clocher et sa tourelle appartiennent à la même campagne que l'église et si l'ensemble est entièrement du XVIe siècle reste à préciser. La clé de voûte du chœur porte, au‑dessus de l'Agneau de Dieu, une tête sculptée dont le type renvoie effectivement au XVIe siècle, et la régularité des proportions de l'édifice plaide aussi pour cette datation. En revanche, un ressaut dans la maçonnerie au‑dessus du portail montre un amincissement du mur et laisse supposer que le portail pourrait être antérieur aux travaux de reconstruction ; les contreforts, qui ne sont pas des adjonctions postérieures, témoignent par ailleurs d'un voûtement prévu même si la nef a conservé un plafond jusqu'au XIXe siècle. Les travaux engagés en 1861 furent suivis d'une campagne d'embellissement jusqu'à la fin du siècle, comprenant la mise en place des voûtes, la décoration du chœur, des chapelles et de la nef, ainsi que le renouvellement du mobilier. Après la Seconde Guerre mondiale, l'église a fait l'objet d'interventions : démolition des maisons qui la jouxtaient, notamment d'une construction appuyée sur sa façade occidentale, démantèlement du cimetière au chevet et décapage des crépis extérieurs. À l'intérieur, la nef a été dallée en béton, le chœur carreleté industriellement, et l'ensemble des élévations peint en trois couleurs (blanc, bleu, rose). En 2013 l'église a été vidée de son mobilier en vue d'une campagne de rénovation intérieure.

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