Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-du-Travail
L'église catholique Notre-Dame-du-Travail, située 59 rue Vercingétorix dans le 14e arrondissement de Paris, est classée monument historique depuis 2016. Sa construction, conduite par l'architecte Jules-Godefroy Astruc, s'est déroulée de 1899 à 1901 pour remplacer une église devenue trop petite et répondre aux besoins d'une population ouvrière importante. L'initiative et le financement du projet sont dus à l'abbé Jean-Baptiste Roger Soulange-Bodin, qui souhaitait offrir aux travailleurs du quartier un lieu de recueillement et d'union, notamment à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Extérieurement, la façade reprend un vocabulaire roman en pierre de taille, mais l'intérieur révèle une ossature métallique apparente, innovation majeure d'Astruc inspirée de la tour Eiffel et réutilisant des éléments de charpente du palais de l'Industrie. Cette structure métallique, utilisée pour la première fois de façon visible dans une église, remplace les arcs et colonnes traditionnels et permet de couvrir de grands espaces avec peu d'appuis ; son adoption s'explique aussi par un coût inférieur à celui d'une construction classique. Pour adoucir l'atmosphère industrielle de l'ossature, les chapelles latérales ont été ornées de grandes peintures murales de style art nouveau. La cloche, rapportée de Sébastopol après la guerre de Crimée, fut d'abord installée dans l'ancienne église de Plaisance puis transférée à Notre-Dame-du-Travail, suspendue depuis 1976 dans un portique en béton au sommet de la tour d'escalier. Deux arrêtés de 1976 avaient protégé l'édifice (classement pour l'intérieur et inscription pour façades et toitures) ; ces mesures ont été remplacées par le classement de la totalité de l'église en 2016. En juillet 2024, l'édifice a subi un vandalisme important : une statue de la Vierge a été poignardée, l'orgue endommagé, des inscriptions antichrétiennes tracées et une tentative d'incendie a été déjouée. L'orgue, construit par la manufacture Haerpfer en 1991, comporte deux consoles distinctes : une console de tribune à deux claviers et pédalier avec transmission mécanique, et une console mobile à trois claviers et pédalier avec transmission électrique Multiplex, qui commande des jeux communs et d'autres qui lui sont spécifiques ; des jeux supplémentaires prévus pour une seconde tranche n'ont jamais été réalisés. Dans l'abside, la chapelle Notre-Dame-du-Travail abrite une Vierge assise sculptée par Joseph Lefèvre, accompagnée d'un Jésus représenté en âge de travailler et entourée de symboles de métiers, ainsi qu'une toile marouflée de Félix Villé montrant, à gauche, une procession de travailleurs et, à droite, des mendiants. Le Chemin de croix, sculpté en 1991 par Christine Audin et installé en 1994, se compose de quatorze bas-reliefs monoxyles en bois formant des panneaux rectangulaires sans numérotation ; l'ordre des stations est indiqué par le nombre décroissant de personnages représentés. Un tableau de la Miséricorde, représentant la vision de la religieuse Faustine Kowalska, a été solennellement intronisé dans la sixième chapelle à gauche en entrant, la chapelle du Christ, le 1er mai 2011 ; cette chapelle contient également un crucifix du sculpteur Charles Correia. Les curés qui se sont succédé sont : abbé Jean-Baptiste Roger Soulange-Bodin (1896-1910), abbé Emmanuel Chaptal (1910-1922), abbé Philippe Buret (1922-1944), abbé René Bernard (1944-1958), abbé Georges Widemann (1958-1967), abbé Bernard Claret (1967-1973), abbé Paul Ryckebush (1973-1981), les abbés Pierre Chaveton et Hubert Salmon-Legagneur (curés in solidum, 1982-1983), abbé Alain Maillard de La Morandais (1984-1992), abbé Philippe Simon-Barboux (1992-1998), abbé Bertrand Bousquet (1998-2007), abbé François Potez (2007-2019) et abbé Gabriel Würz (depuis 2019).