Église Notre-Dame et croix de Plaisance dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Notre-Dame et croix de Plaisance

  • Place de l'Église
  • 86500 Plaisance
Église Notre-Dame et croix de Plaisance
Église Notre-Dame et croix de Plaisance
Église Notre-Dame et croix de Plaisance
Église Notre-Dame et croix de Plaisance
Crédit photo : Geneablog86 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 20 octobre 1920

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame et de la croix

L'église Notre-Dame, dite aussi de l'Immaculée-Conception de Plaisance, est une église catholique située dans la commune de Plaisance, dans le département du Gers. Au début du XIIe siècle existait une petite église romane, Sainte-Quitterie, placée sous le patronage des chanoines de l'abbaye de La Case Dieu, ainsi qu'une chapelle Saint-Nicolas dont ne subsiste aujourd'hui qu'une porte réemployée sur la façade sud de la mairie. Face au développement de la commune et à l'état de délabrement de Sainte-Quitterie, le conseil municipal décida le 3 mai 1838, à l'initiative du maire Joseph Louis Lanafoërt, la construction d'une nouvelle église sur des plans de l'architecte Barré. Faute de financements et d'hésitations sur l'emplacement, le chantier resta en suspens pendant plusieurs mandats municipaux et ne fut achevé qu'en 1870 sous le maire Alfred Sabail; l'église fut consacrée et dédiée à l'Immaculée-Conception en 1862, alors que les travaux n'étaient que partiellement terminés. Un projet monumental d'extension autour de la place, proposé en 1883, ne fut pas réalisé et les sculptures des chapiteaux des piliers furent posées seulement dans les années 1890. Après une première participation de Barré, l'édifice fut réalisé par l'architecte diocésain Hippolyte Duran, connu notamment pour le château de Monte‑Cristo et la basilique de l'Immaculée‑Conception de Lourdes. De style néogothique du Second Empire, l'église présente une nef très lumineuse longue de 25 mètres, large de 9 mètres et haute de 16 mètres, divisée en cinq travées et soutenue par huit piliers portant des croisées d'ogives. Les vitraux et les sculptures des chapiteaux constituent des éléments remarquables de son décor. Le tympan du portail représente le Christ entouré d'enfants, évoquant les passages évangéliques sur les enfants ; le chevet, le porche, la plaque commémorative aux morts de la Première Guerre mondiale, les chapiteaux du portail et la porte de la sacristie complètent le décor extérieur. L'église compte trente-neuf vitraux réalisés par quatre ateliers différents : Louis Bordieu a exécuté les vitraux des collatéraux représentant les douze Apôtres, Louis‑Victor Gesta a signé les hauts vitraux de la nef consacrés aux litanies de la Vierge, et Joseph et Bernard Goussard ont réalisé les grands vitraux du chevet, les plus vastes et orientés au sud. Le vitrail central du chevet représente la Vierge de l'Immaculée-Conception et porte les noms des commanditaires, parmi lesquels Jean‑Pierre Palanque, curé de Plaisance, Pierre Maur, Etienne Brocqua et Mlle Louise Doat. À gauche et à droite du vitrail central figurent saint Pierre et saint Louis, et les autres grands vitraux latéraux sont traités en clair-obscur ; le grand orgue installé en 1988 masque partiellement ces baies. Les vitraux du clocher, qui reprenaient à l'origine saint Nicolas et sainte Quitterie en hommage aux anciennes églises, ont été remplacés en 1989 par des verrières de Daniel Ogier sur le thème de l'Ascension. Les chapiteaux des piliers, sculptés par Antonin Baux, présentent des figures de la liturgie et des notables locaux ; l'artiste a également réalisé, sur l'esplanade, une statue de la Vierge et une statue de Jeanne d'Arc, cette dernière ayant été détériorée en 2003 et remplacée par une œuvre de Colas. Les années 1970 ont marqué un changement du décor, avec l'abandon d'éléments du décor sulpicien d'origine au profit d'une présentation plus austère liée aux réformes du concile Vatican II ; du décor ancien subsistent une Vierge en bois du XVIIIe siècle et un grand tableau, La Résurrection d'Alexandre Magenc, classé au titre des monuments historiques. Un orgue créé par Daniel Birrouste a été installé dans le chœur entre 1979 et 1988 ; il est entouré de panneaux peints formant un retable attribué à Daniel Ogier, dont le parti décoratif contraste avec l'harmonie antérieure. Trois cloches en bronze fabriquées en 1866 par la fonderie Dencausse furent descendues le 15 mai 2019 dans le cadre d'une restauration après 153 années passées dans le clocher ; elles avaient été posées avant l'achèvement de la flèche en 1870. Le bourdon, réalisé en 1866 par Dencausse, a un diamètre de 1,35 m, une hauteur de 1 m et une masse de 1 400 kg ; il porte une épigraphe latine rédigée par le curé Jean‑Pierre Palanque et des images sculptées, dont un Christ en majesté et une figure féminine évoquant l'Immaculée‑Conception, et il associe le parrainage de familles locales comme Bernard‑Adolphe Granier de Cassagnac et Elmire Lanafoert‑Doat. La cloche moyenne, pourvue d'une couronne d'anse, mesure 110 cm de diamètre pour 110 cm de hauteur et pèse 800 kg ; elle est parrainée par Jean‑Baptiste Bonnafont et marraine par Laure Bonnefont et porte des inscriptions latines telles que "VOX DOMINI IN VIRTUTE" et "VOX DOMINI IN MAGNIFICENTIE" ainsi qu'une iconographie proche de celle du bourdon. La petite cloche a un diamètre de 94 cm, une hauteur de 93 cm et une masse de 500 kg ; ses parrains sont Jean‑Baptiste Hugon et Marie Lestrade, son épigraphie latine proclame "SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM", et son décor représente la crucifixion avec les instruments de la Passion, un coq ainsi que des frises de grappes et d'épis.

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