Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-et-Saint-Nicolas
L'église paroissiale Notre‑Dame et Saint‑Nicolas, ancienne collégiale située place du Temple à Briançon (Hautes‑Alpes), est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1931. Une première église, d'origine médiévale, aurait été détruite en 1692, soit lors de l'invasion des armées de Savoie, soit au moment de l'aménagement des nouvelles fortifications où elle gênait le tracé. La reconstruction actuelle, menée sur des plans attribués à Sébastien Le Prestre de Vauban, trouve son origine dans une lettre de ce dernier datée du 26 juillet 1703 ; les travaux se sont déroulés de 1705 à 1718 et l'édifice a été consacré en 1726. La construction connut des difficultés : l'architecte, protégé de Vauban, disparut en emportant les plans après avoir perçu une forte avance, obligeant les consuls à sommer Vauban d'assurer la conduite des travaux ; l'architecte fut finalement retrouvé et l'ouvrage achevé sous la surveillance de Vauban. L'église fut érigée en collégiale en 1746 et porte les dénominations de l'Assomption de la Vierge Marie et de Saint‑Nicolas, patron de Briançon. Depuis 2017, un programme de restauration est engagé, prévu sur vingt ans.
La façade haute, qui donne sur la place du Temple, s'organise autour d'une porte centrale flanquée de deux tours carrées coiffées d'un petit dôme et d'un lanternon ; chaque tour est ornée d'un cadran solaire, celui de gauche étant le plus ancien (1719) et réalisé dans le style baroque. À l'intérieur, la nef compte quatre travées avec bas‑côtés, un transept et une abside semi‑circulaire ; le décor et le mobilier sont riches et nombreux. On y remarque un tableau de saint Nicolas représentant Briançon en 1644 avec la flèche de l'ancienne église, un lutrin en bois sculpté du XVIIIe siècle par André Vincent, ainsi que, offert par Jean‑Antoine Morand de Jouffrey, un tableau de Mancini (1787) représentant saint Antoine guérissant les malades. L'autel de Notre‑Dame du Carmel porte un retable peint par Louis Court illustrant saint Simon Stock recevant le scapulaire, et ce même artiste est l'auteur de plusieurs autres œuvres dans l'église, dont des tableaux du début du XVIIIe siècle (dont une Assomption, un martyre de saint Sébastien en 1720 et une scène de Pentecôte pour l'autel du Saint‑Esprit). Le chœur conserve des stalles en bois sculpté réalisées en 1717 par Joubert et Faure ; Nicolas Chalvet a peint des toiles religieuses en 1716, notamment la manne dans le désert et le serpent d'airain. On trouve encore un tableau de saint Louis partant pour la croisade (1749) par S. Depape, un autel dédié à saint Victor, et les fonts baptismaux ornés d'un groupe sculpté représentant le baptême de Jésus, œuvre de Pierre Nicolle.