Église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers

  • Place Charles-de-Gaulle
  • 86000 Poitiers
Église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers
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Crédit photo : Enzo627 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise Notre-Dame-la-Grande : classement par liste de 1840

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-la-Grande

Notre-Dame-la-Grande est une collégiale romane de Poitiers, emblématique du roman poitevin par sa façade sculptée et par ses parois intérieures peintes. Le mur nord conserve des vestiges d'une élévation antique ou pré-romane en briques et pierres, intégrée au bâti médiéval, témoignant de l'ancienneté du quartier autour du forum de Lemonum. La première mention connue remonte au Xe siècle sous le nom latin Sancta Maria Major ; l'église cumulait alors les fonctions de paroisse et de collégiale et dépendait des chanoines de la cathédrale. Rebâtie au XIe siècle, elle fut consacrée par le futur pape Urbain II en juillet 1086 ; au début du XIIe siècle le clocher-porche primitif fut démoli, deux travées furent ajoutées à l'ouest et la façade actuelle fut réalisée vers 1115-1130. Aux XVe et XVIe siècles, des chapelles privées furent aménagées au nord par des familles bourgeoises ; en 1562 l'édifice fut pillé et mutilé lors des destructions imputées aux huguenots. Classée monument historique en 1840, l'église a connu plusieurs campagnes de restauration, notamment un vaste chantier entre 1992 et 2004 pour traiter la pollution et le salpêtre, puis une nouvelle phase consacrée à la restauration des peintures intérieures commencée en novembre 2024, entraînant la fermeture au public jusqu'en 2027.

Le plan associe une nef centrale et des collatéraux très élevés, produisant, de l'intérieur, l'effet d'une église-halle à un seul niveau d'élévation ; la nef est couverte d'une voûte en berceau légèrement aplatie tandis que les collatéraux sont voûtés en arêtes. À l'extérieur, la configuration primitive, où les collatéraux formaient une terrasse et la toiture se concentrant sur la nef, offrait une silhouette basilicale à deux niveaux aujourd'hui modifiée par des remaniements gothiques. Autour du chœur se développe un déambulatoire à chapelles rayonnantes et le chœur a conservé des peintures murales ; une crypte creusée au XIe siècle sous le chœur livre également des fresques. L'absence de transept et le léger désaxe du chœur semblent liés aux contraintes d'emprise urbaine, la rue principale jouxtant le sud et des constructions s'étant implantées au nord.

Le portail roman méridional est partiellement conservé ; sa partie haute portait autrefois une statue équestre de Constantin, réplique d'une œuvre plus ancienne détruite en 1562, et une petite chapelle dédiée à sainte Catherine était signalée derrière elle. Le clocher, d'origine XIe siècle, se situe à la croisée et présente une base carrée puis un niveau circulaire coiffé d'un toit en écailles, type de couverture repris par des architectes du XIXe siècle comme Paul Abadie. Le cloître du XIIe siècle, détruit en 1857 pour laisser place aux halles, a vu quelques éléments remontés dans la cour de la faculté de droit.

Les peintures romanes subsistent surtout dans le cul-de-four du chœur et dans la crypte ; l'ensemble du chœur montre une iconographie de l'Apocalypse avec la Vierge en mandorle, le Christ en majesté, l'Agneau mystique et les douze apôtres sous arcatures, composition qui a pu servir de modèle aux sculptures de la façade. La crypte offre des représentations de saints anonymes et l'on observe des traces d'animaux sous les enduits du collatéral nord. Au milieu du XIXe siècle, Charles Joly-Leterme restaura le décor peint en s'inspirant des découvertes anciennes (1851-1852), interventions critiquées par Joris-Karl Huysmans mais qui restituèrent un appareillage polychrome ; d'autres campagnes au XXe siècle ont ensuite cherché plus de sobriété, et plusieurs peintures néo-romanes et néogothiques, peintes à l'huile sur enduit, se sont détériorées rapidement.

Les chapiteaux présentent un décor à feuilles stylisées dit « feuilles grasses » ; un chapiteau historien du déambulatoire sud illustre l'Ascension avec le Christ en mandorle, tandis que les chapiteaux du chœur, d'inspiration corinthienne, portent l'inscription Robertus. Des croix pattées ornent colonnes, combles et clocher. Dans la chapelle Sainte-Anne dite « du Fou » se trouve une mise au tombeau polychrome en pierre provenant de l'abbaye de la Trinité, datée des premières années du XVIe siècle, et une terre cuite représentant sainte Radegonde a été attribuée à Pierre Biardeau.

Le mobilier, remeublé après la Révolution, comprend une chaire baroque en bois sculpté du XVIIe siècle provenant d'un couvent, deux lutrins en bronze du XVIIe siècle, une statue dite Notre-Dame des Clefs datée de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle, ainsi que des vitraux des XIXe et XXe siècles ; l'orgue de chœur est de la fin du XIXe siècle et les grandes orgues datent de 1996. Les manteaux, couronnes et ornements utilisés pour la procession du lundi de Pâques sont encore conservés.

La façade-écran occidentale, ajoutée au second quart du XIIe siècle, illustre le type poitevin : une surface plate et élevée, encadrée par deux tourelles et animée par arcatures superposées et une sculpture abondante — rinceaux, bestiaire, modillons et figures fantastiques — ainsi qu'une frise de hauts-reliefs bibliques. Cette frise raconte, de manière chronologique, des épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament reliant l'Ancien Testament à la venue du Christ, et elle est surmontée par les douze apôtres flanqués de deux évêques, puis par la Parousie couronnant la composition. Les différences de style entre ateliers se lisent dans l'animation des plis et des attitudes d'une part et dans des parties plus statiques d'autre part ; des traces de polychromie et d'inscriptions anciennes subsistent. Les mutilations de 1562 et le salpêtre lié aux échoppes de marchands ont gravement altéré la pierre, et la grande restauration entreprise en 1992 a inclus le dessalement et le remontage des éléments ; la façade restaurée a été inaugurée en 1995 et a donné lieu à des restitutions polychromes contemporaines.

La légende du Miracle des Clefs, racontant une intervention de la Vierge lors d'un siège et célèbre dans la tradition locale, est illustrée dans l'église par un tableau du XVIIe siècle et un vitrail du XIXe siècle et a été relayée par des corpus locaux depuis Jean Bouchet ; elle a alimenté des processions et des dévotions jusqu'à la fin du XIXe siècle. Enfin, l'édifice a été abondamment représenté en peinture, gravure et photographie depuis la fin du XVIIe siècle, et son modèle a inspiré des architectes du XIXe siècle en France et à l'étranger, contribuant à la diffusion d'éléments stylistiques du roman poitevin.

Liens externes