Eglise Notre-Dame à Rive-de-Gier dans la Loire

Eglise Notre-Dame

  • 42800 Rive-de-Gier
Propriété de la commune

Période

1er quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Eglise Notre-Dame y compris le décor intérieur (cad. AC 160) : inscription par arrêté du 11 mai 1981

Origine et histoire

L’église Notre‑Dame de Rive‑de‑Gier (Loire) est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1981 ; les fresques du chœur, réalisées par le peintre Giovanni Zaccheo entre 1850 et 1853, font l’objet d’une protection particulière. La première pierre reçut la bénédiction le 15 février 1818, l’édifice fut béni le 16 décembre 1823 et sa construction est également signalée comme achevée en 1845 ; il remplace une ancienne église romane trop petite, située au cœur du bourg primitif. L’intérieur a bénéficié d’une restauration en 1983, soutenue par le ministère de la Culture, l’État, le département et une souscription. Extérieurement, l’église présente l’allure d’un temple de style dorique ; ses murs sont taillés dans les pierres gélives du Mouillon, sur lesquelles subsistent les initiales des carriers, et la première pierre est visible dans l’angle nord‑est, rue Franklin. La voûte repose sur de puissantes colonnes et a été construite non pas en pierre de taille mais avec des milliers de briquettes de tuffeau d’environ 22,5 cm d’épaisseur, provenant d’une carrière de l’Ain et transportées en partie par canal. La nef est éclairée par six lunettes en verre de cristal blanc et bleu soufflées dès 1823 par la verrerie Hutter du Grand Terray.

L’ensemble des peintures murales intérieures est l’œuvre principale de Giovanni Zaccheo ; son frère François a réalisé les décors et son fils Jean a repris certaines fresques en 1901 pour les nettoyer. Les décors mêlent motifs floraux et géométriques, vraisemblablement exécutés avec l’aide de compagnons de l’atelier, et s’enrichissent en motifs et en couleurs à mesure que l’on progresse vers le chœur. Zaccheo a transformé le mur plat du chevet en cul‑de‑four, permettant l’exécution de deux compositions majeures consacrées à l’Eucharistie. La Dispute du Saint‑Sacrement, ou Triomphe de l’Eucharistie, s’inspire librement d’une fresque de Raphaël et place la Sainte Trinité au centre tandis que les personnages se répartissent en deux hémicycles concentriques opposant l’Église triomphante et l’Église militante ; l’artiste s’y est représenté avec son frère, en guise de signature. Sous cette composition, la Cène reprend librement le schéma de Léonard de Vinci avec le Christ au centre, les apôtres groupés de part et d’autre et des détails reconnaissables tels que Judas tenant une bourse et l’inscription « Giovanni Zaccheo Pinxit 1854 » près de Barthélemy. Au centre de la voûte se trouve l’Assomption de la Vierge, œuvre considérée comme une réussite notable, autour de laquelle huit médaillons évoquent les litanies de la Vierge. Aux tribunes, six oculi, présentés dans un trompe‑l’œil en grisaille, illustrent des épisodes de la vie de Marie : à gauche, l’enfance de Marie avec sainte Anne, son mariage avec Joseph et l’Annonciation ; à droite, la Visitation, la Nativité et la Fuite en Égypte. À l’arrière de l’église, la première œuvre de Zaccheo sur place est un Concert d’anges avec sainte Cécile, daté 1853 et partiellement masqué par le buffet de l’orgue ; cette fresque a été moins retouchée que les autres avant la restauration des années 1983‑1987.

Les vitraux, tous signés Mauvernay, s’inspirent de l’Ancien et du Nouveau Testament ainsi que de la vie des saints ; leurs décors, puisés dans la nature, associent paysages, villes et motifs floraux qui encadrent et mettent en valeur les sujets principaux. Chaque chapelle est dédiée à un thème précis — personnage, usage ou commémoration — et se compose d’une statue ou d’un tableau central éclairé et complété par un vitrail. La chapelle du Sacré‑Cœur, aménagée en 1829, abrite une statue en marbre du Christ et un vitrail représentant sainte Marguerite‑Marie Alacoque ; elle comporte aussi des éléments symboliques liés à l’Eucharistie, tels que des dés et des clous présentés au niveau de l’autel, ainsi qu’une statue en plâtre de sainte Barbe. La chapelle de saint François Régis, édifiée dès 1823, comporte un tableau de Jean‑Baptiste Frénet qui met en relation le saint avec le Puy‑en‑Velay et la région du Pilat. Les fonts baptismaux, datés de 1830, présentent une peinture signée Frénet montrant le baptême du Christ ; ils ont été remplacés en 1842 par un exemplaire réalisé par M. Adamy de Lyon, et un vitrail à motifs géométriques a été posé après la restauration des fresques, par souscription. Sur le mur ouest figure une toile du XIXe siècle représentant le Christ en gloire entouré des épisodes de la Passion, issue du mobilier de la chapelle des Pénitents blancs. La tribune en chêne date de 1830 et comporte des médaillons sculptés en rapport avec l’Eucharistie ; la porte monumentale en dessous porte un loquet marqué A & M.

La chapelle des Soldats, dédiée aux morts de la Première Guerre mondiale, est ornée d’une œuvre inaugurée le 29 août 1920 par Jallicon et Charles de Saint‑Étienne, encadrée par deux plaques de marbre rouge portant 230 noms inscrits en lettres d’or, et d’un tableau peint en 1919 par Étienne Azambre montrant le Christ soutenant un soldat mourant ; le vitrail représente une piéta. La chapelle de saint Joseph, présente dès les débuts de la construction, conserve un vitrail daté de 1886 et une statue de saint Joseph ; une photocopie attribue par ailleurs deux statues en marbre de l’église à l’atelier de Vittorio Zanetti, attribution qui figure dans des sources internes mais mérite confirmation. La chapelle de la Vierge, aménagée en 1829 avec des boiseries posées en 1834, présente une statue en marbre de Marie, un bas‑relief de la Vierge du Rosaire remettant le chapelet à saint Dominique et un vitrail représentant la Vierge de Lourdes entourée des litanies de la Vierge et de fleurs dont la rosa mystica. Les stations du Chemin de Croix furent acquises à Rome et installées le 27 février 1863, et les grands lustres datent de 1874 ; ils furent d’abord au gaz avant de passer à l’électricité offerte par Jules Marrel. L’orgue, livré en 1853 par l’atelier Ducroquet de Paris, masque partiellement l’une des fresques de Zaccheo. La chaire, datée de 1822‑1823 et placée au sud entre deux piliers, est en noyer avec une cuve soutenue par consoles de style Empire ornées de feuilles d’acanthe ; ses panneaux sculptés représentent le Christ entouré des évangélistes et les sculptures de la cuve, exécutées en 1824‑1825, sont attribuées à l’ébéniste Pardon de Lyon.

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