Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-Trouvée
La chapelle Notre-Dame-Trouvée, située sur une butte au bord du cimetière de Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or), est un lieu de pèlerinage relevant de la paroisse de Pouilly-en-Auxois et du diocèse de Dijon. Des sarcophages mérovingiens découverts dans le cimetière attestent l'ancienneté du site, et selon l'abbé Courtépée un édifice antérieur aurait été construit en 1061. La chapelle doit son nom à une statue de la Vierge que la tradition rapporte comme retrouvée miraculeusement, parfois racontée comme intacte après un raid normand ; cette image a suscité des pèlerinages depuis le Moyen Âge et, jusqu'au XVIIIe siècle, la vénération d'une relique dite « lait de la Sainte-Vierge ». L'édifice actuel résulte de deux campagnes de construction au XIIIe siècle, la première au milieu du siècle et la seconde vers la fin, celles-ci se traduisant par la disparité des ouvertures et du décor sculpté ; la sacristie porte la date 1822 sur une chaîne d'angle. Réparée en 1786-1787, la chapelle servit d'église paroissiale après la détérioration par la foudre de l'église Saint-Pierre en 1790, fonction qu'elle conserva jusqu'à la consécration de la nouvelle église en 1867. Classée monument historique en 1897, elle a fait l'objet, à partir de 1905, d'importantes restaurations dirigées par l'architecte Charles Suisse, comprenant la réparation des lézardes, la reprise des contreforts, la mise en place au portail ouest d'un tympan retrouvé dans le cimetière (peut‑être issu de l'ancienne Saint‑Pierre), la réfection des éléments sculptés, le dégagement et la remise en état du portail sud muré, la rénovation de la charpente et le rejointoiement ainsi que des enduits intérieurs. La statue de Notre‑Dame‑Trouvée, statue en bois peint de 75 cm représentant une Vierge à l'Enfant et datée du XIIe‑XIIIe siècle, était classée au titre des objets en 1907 ; elle a été volée en avril 1980.
D'un style sobre, d'inspiration de l'école de Bourgogne, l'édifice présente un plan en «L retourné» rythmé par des contreforts à ressauts et une corniche ornée de têtes à chaque angle ; le toit est couvert en pierre de lave et un petit clocheton occupe le pignon ouest. Trois portes desservent la chapelle : le portail ouest est surmonté d'un tympan en remploi possiblement figurant saint Pierre entouré d'un bélier et d'un animal fantastique, reposant sur trois colonnettes et couronné d'une archivolte surmontée d'un oculus quadrilobé ; une porte de structure similaire ouvre sur le côté sud et une porte plus petite, également au sud, porte un tympan décoré d'une croix inscrite dans un quadrilobe. Une niche creusée dans le mur, proche de l'autel de la Vierge, servait à recevoir les enfants morts sans baptême, et à l'extérieur se trouve une croix accompagnée d'une chaire à prêcher utilisée lors des pèlerinages.
L'intérieur se compose de deux corps : une nef carrée de deux travées soutenue par une colonne centrale massive et un vaisseau rectangulaire de deux travées ; chaque travée est couverte d'une voûte d'ogives dont les doubleaux reposent sur le pilier central et sur des piliers formés de faisceaux de trois demi‑colonnes ou de pilastres adossés aux murs. Les clés de voûte du chœur et de l'avant‑chœur sont ornées de têtes et les chapiteaux présentent des personnages et des feuillages ; les murs sont percés de fenêtres de dimensions et de styles variés, généralement de petite taille.
Le mobilier témoigne de la dévotion et du pèlerinage : de nombreux ex‑voto sont accrochés dans la chapelle, plusieurs statues sont classées comme objets des monuments historiques en 1912 (sainte Catherine d'Alexandrie, sainte Barbe, saint Nicolas, saint Denis, etc.), et un groupe sculpté représentant la mise au tombeau est daté de 1521. La chapelle conserve également une chaire à prêcher du XVe siècle, hexagonale et dépourvue de couronnement, accessible par un escalier en « échelle de meunier » et dont les panneaux sont finement sculptés de baies et de rosaces.