Eglise

  • 60280 Clairoix
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Crédit photo : Pierre Poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : inscription par arrêté du 4 février 1926

Origine et histoire

L'église Saint-Étienne de Clairoix, située au sud du village sur le flanc du mont Ganelon, est une paroissiale catholique dont la construction remonte probablement au début du XIIIe siècle, mais des remaniements profonds à partir du XVIe siècle rendent l'évolution précise de l'édifice difficile à reconstituer. L'implantation à flanc de coteau, à proximité de la rive droite de l'Oise, et l'entourage du vieux cimetière contribuent à son caractère pittoresque ; le chevet est enserré par le mur du cimetière et ne peut être regardé de loin. La paroisse, placée sous le vocable de saint Étienne, relevait autrefois du doyenné de Coudun, de l'archidiaconé de Breteuil et du diocèse de Beauvais ; le droit de présentation de la cure appartenait à l'abbé de Saint‑Corneille de Compiègne, confirmé par le pape Célestin III en 1194, tandis que la grosse dîme revenait au commandeur d'Ivry‑le‑Temple, devenu ensuite dépendant de l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem. Les parties les plus anciennes conservées semblent appartenir aux deux premières travées de la nef, à la travée qui porte le clocher et à quelques éléments de la croisée du transept et de l'abside, mais ces vestiges ont été profondément remaniés et leur datation reste discutée par les auteurs. Au milieu du XVIe siècle, la présence des trois croissants d'Henri II sur la clé de voûte de la base du clocher atteste d'une campagne importante de remaniement flamboyant : la travée droite du chœur est transformée en croisée du transept par l'adjonction de deux chapelles et toutes les voûtes actuelles sont alors construites. Des travaux postérieurs affectent encore la structure, avec des interventions sur un pilier du clocher consignées par une inscription signalée pour l'année 1645, ainsi que des réparations et reprises de la nef en 1653, 1772 et 1823 selon les auteurs cités. Les arcades reliant la base du clocher aux anciens croisillons du transept ont été bouchées et la question de l'existence ou non de bas‑côtés de la nef demeure indécise : ils ont pu rester à l'état de projet ou avoir été construits puis démolis. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 4 février 1926 ; selon les sources il est aujourd'hui affilié soit à la paroisse des Seize Bienheureuses Carmélites de Compiègne, soit à la paroisse Saint‑Corneille de Compiègne‑nord.

L'église présente un plan cruciforme simple : une nef unique de deux travées, une travée intermédiaire soutenant le clocher, un chœur composé d'une travée droite et d'une abside à pans coupés, et deux chapelles latérales formant un second transept débordant ; la sacristie occupe l'angle entre la chapelle sud et l'abside et une tourelle d'escalier flanque le croisillon nord. Les deux premières travées de la nef sont couvertes d'un plafond lambrissé tandis que les parties orientales sont voûtées d'ogives ; l'accès se fait par le portail occidental ou par une porte latérale à l'ouest du croisillon sud. À l'intérieur, la voûte sous la base du clocher porte une clé ornée des trois croissants d'Henri II et des découpages flamboyants, tandis que les clés de voûte des croisillons et de l'abside, toutes différentes et de grande qualité, illustrent le goût flamboyant par un décor ajouré inspiré des réseaux de fenêtres de la période. La clé de l'abside représente l'agneau mystique portant l'étendard de la croix ; d'autres clés montrent des écussons, des feuilles frisées ou des motifs en étoile autour d'un point central. Une peinture murale de 1910‑1911, signée Joseph‑Porphyre Pinchon, représente Jeanne d'Arc et orne la surface au‑dessus de l'arc triomphal.

Les anciens croisillons, aujourd'hui isolés du vaisseau central par des arcades bouchées, présentent des vocations différentes : l'ancien croisillon nord abrite la chapelle des fonts baptismaux, fermée par une grille, avec une clé ornée d'une rosace de style Renaissance et une seule large fenêtre sans remplage, tandis que l'ancien croisillon sud, fermé et utilisé comme débarras, conserve une clé flamboyante et un cul‑de‑lampe sculpté de facture Renaissance. La base du clocher, plus élevée que la croisée, conserve des doubleaux en tiers‑point peu moulurés et des supports variés dont certains profils semblent résulter d'interventions de périodes différentes.

À l'extérieur, l'édifice se distingue par la blancheur de sa pierre et par un extérieur contrasté : la façade, le clocher, les demi‑pignons et certains contreforts sont en pierre de taille, tandis que les murs gouttereaux sont en moellons irréguliers noyés dans un mortier. Le portail occidental, de facture Renaissance et plaqué devant la façade, associe une archivolte en anse de panier, des colonnettes monolithiques et un fronton triangulaire ornant une coquille Saint‑Jacques. La nef, dépourvue d'éléments moulurés marquants, affiche des baies relativement modestes et des contreforts volumineux. Les parties orientales montrent des toits en appentis adossés au clocher, des contreforts à chaperon et des fenêtres en plein cintre profondément ébrasées au sud.

Le clocher présente un mélange d'éléments gothiques et de finitions de la Renaissance : un étage de beffroi percé de trois baies par face, à double arcature centrale pour chaque baie, des colonnettes monolithiques et des chapiteaux de styles variés, certains évoquant la période gothique, d'autres la Renaissance ou des reprises modernes. Des dates et initiales sont gravées sur la face nord de l'étage de beffroi (1833, 1827 et 1931). La corniche du clocher est sculptée de nœuds et la frise porte des motifs et têtes sculptées qui alternent vocabulaire gothique et renaissance.

Le mobilier comporte des éléments remarquables : les fonts baptismaux monolithiques octogonaux du milieu du XIIIe siècle, classés au titre des objets en 1913, et divers autres objets signalés dont la peinture murale de Jeanne d'Arc, une tapisserie du XVIIe siècle représentant saint Étienne, un Christ en croix polychrome, un bas‑relief polychrome de Jeanne d'Arc par Henri Charlier daté de 1930 offert par Germaine Sibien, plusieurs tableaux et un vitrail tardif représentant le martyre de saint Étienne réalisé par le maître‑verrier Charles Lévêque à la fin du XIXe siècle, vraisemblablement inspiré du vitrail de la lapidation d'Engrand Leprince dans l'église Saint‑Étienne de Beauvais.

Liens externes