Origine et histoire
L'église Saint‑Vaast est une église catholique paroissiale située à Nointel (Oise) en Hauts‑de‑France ; elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 7 novembre 1927. Bâtie sur un petit tertre au sud du village et entourée de son cimetière, l'édifice est entièrement dégagé et peut être parcouru autour ; le presbytère se situe au sud et la sacristie au nord du chœur. Le plan, régulier, s'inscrit dans un rectangle et comprend une nef de quatre travées flanquée de deux bas‑côtés, un transept débordant portant le clocher, et un chœur de deux travées avec collatéraux et chevet plat. L'édifice réunit presque tous les styles, du roman au classique, à l'exception de la Renaissance, et présente des phases de construction et de remaniement qui en font un ensemble hétérogène ; le chœur constitue cependant un ensemble stylistiquement homogène de type rayonnant tardif. La façade occidentale et la base du clocher conservent des éléments romans des années 1120–1130, tandis que la vaste baie du chevet se distingue par un remplage exceptionnel à cinq lancettes. Aucun élément en élévation ne subsiste de l'église du XIe siècle, mais la quatrième travée de la nef et les piliers à son entrée témoignent de la survivance d'éléments anciens. La croisée du transept conserve une voûte d'ogives romane archaïque, fortement remaniée et ultérieurement percée pour la remontée des cloches. La nef offre un vaisseau large et lumineux, avec de grandes arcades très élevées et des supports variés — chapiteaux romans, piliers gothiques et colonnes toscanes — qui contribuent à l'harmonie malgré l'hétérogénéité des époques. Les voûtes actuelles de la nef et des bas‑côtés sont factices : elles datent de 1883 et ont été réalisées selon le système Colas sous la direction de l'architecte Philippe Bruslé, imitant des formes gothiques. Les bas‑côtés conservent des baies anciennes, dont l'une à l'ouest du bas‑côté sud présente un précurseur de remplage et des traces de sculpture du XIIe siècle. Le transept et le clocher ont été redécorés à la période flamboyante sans reconstruction totale, notamment l'étage de beffroi qui a reçu des remplages et une balustrade ajourée ; des interventions de la période classique ont par ailleurs modifié les piles de la croisée et rebâti certaines élévations latérales. Le chœur, dont la vaste baie est au moins du XIVe siècle, présente un voûtement rayonnant avec faisceaux de colonnettes, chapiteaux fins et clés de voûte sculptées qui renvoient au goût du XIVe siècle dans la région. Les collatéraux du chœur sont étroits et moins hauts que le vaisseau central ; ils reprennent le même vocabulaire architectural mais ont été restaurés au XIXe siècle avec des voûtes plates et des aménagements distincts au nord et au sud. À l'extérieur, les élévations orientales en pierre de taille sont sobres mais rythmées par les réseaux des fenêtres et des contreforts saillants ; la façade occidentale conserve un portail roman à quadruple archivolte et une fenêtre haute richement décorée, bien que le tympan ait été masqué par un enduit. Le clocher, flanqué de contreforts plats et percé de baies en plein cintre, montre un appareil mêlant moellons et pierre de moyen appareil et des modifications flamboyantes au niveau des remplages. Le mobilier comprend notamment des fonts baptismaux octogonaux et une chasuble dont les orfrois sont du XVIe siècle ; ces deux objets sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1908. Les fonts, décorés de panneaux en bas‑relief représentant des personnages et des scènes — dont le Baptême du Christ — ont subi des mutilations pendant la Révolution, semblent avoir été recomposés et présentent un couvercle moderne. D'autres éléments du mobilier comprennent une petite statue polychrome de saint Vaast et un bénitier de style Renaissance. L'histoire paroissiale est ancienne mais mal datée : la paroisse relevait autrefois de l'abbaye de Saint‑Germer‑de‑Fly et, à la suite d'une réorganisation, la paroisse Saint‑Thomas‑More a cessé d'exister au 1er janvier 2018 ; l'église Saint‑Vaast a alors rejoint la paroisse du Cœur du Christ de Clermont. L'édifice demeure notable par la cohabitation de plusieurs époques architecturales, la qualité de sa façade romane, la voûte archaïque de la croisée et la baie du chevet au remplage exceptionnel.