Eglise à Saint-Félix dans l'Oise

Eglise

  • 60370 Saint-Félix
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Crédit photo : Chatsam - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. C 64) : inscription par arrêté du 30 novembre 1960

Origine et histoire

L'église Saint-Félix se situe à Saint-Félix, dans l'Oise, en région Hauts-de-France. Elle associe une vaste nef unique du début du XIIe siècle à un chœur gothique du XIIIe siècle composé de trois vaisseaux parallèles et terminé par un chevet plat. Le portail occidental, d'inspiration gothique ancienne, constitue le départ d'une façade neuve restée inachevée. L'intérieur de la nef, de facture rurale, surprend par une charpente apparente portée en partie par des poteaux de bois qui se superposent parfois aux petites baies romanes et donnent à l'espace l'allure d'une grange. Les trois vaisseaux du chœur, relativement cloisonnés et d'aspect rustique, sont séparés par de grandes arcades flamboyantes issues d'une reprise en sous-œuvre au début du XVIe siècle; des voûtes d'ogives fonctionnelles couvrent l'ensemble, sans appartenir à un style précis. De l'architecture d'origine subsistent principalement des réseaux de fenêtres, partiellement incomplets, et quelques vestiges de supports. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 30 novembre 1960 et dépend aujourd'hui de la paroisse Sainte-Claire de Mouy ; la célébration des messes dominicales y est réduite à deux ou trois anticipations annuelles, certains samedis à 18 h 30, complétées par quelques offices particuliers à la demande des fidèles.

L'édifice occupe un site de plaine marécageuse dans la vallée du Thérain, rue Principale (RD 12), à côté de la mairie et entouré de l'ancien cimetière ; il est dégagé sur plusieurs côtés sauf au nord de la nef où un appentis le relie à la mairie, et la vue sur le chevet n'est pleinement perceptible que depuis la route et les pâturages à l'est. La tradition locale attribue le patronage à un saint Félix, mais l'identité précise du saint demeure incertaine, comme l'ont signalé des auteurs anciens. L'histoire de la paroisse reste mal documentée et les données chronologiques reposent surtout sur l'observation des éléments architecturaux : les fenêtres à double ébrasement de la nef situent sa construction au début du XIIe siècle, tandis que le chœur actuel paraît se substituer à un état antérieur au second quart du XIIIe siècle. Le portail plaqué devant la façade remonte à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle mais a été modifié et partiellement mutilé ; l'hypothèse d'un remploi ne se justifie pas pleinement. Au début du XVIe siècle, les grandes arcades du chœur ont été reprises en sous-œuvre et les voûtes de la travée centrale refaites. Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait du doyenné et de l'archidiaconé de Clermont et du diocèse de Beauvais, le collateur étant l'abbé de Saint-Lucien de Beauvais, principal seigneur temporel ; l'abbaye possédait jadis un manoir aujourd'hui disparu. En 1825 la commune fut rattachée à Hondainville puis recouvra son indépendance sept ans plus tard, ce qui permit d'éviter la fermeture de l'église ; après 1835 la nef reçut des fenêtres supplémentaires tout en conservant ses baies romanes hautes. Les fonts baptismaux sont classés au titre des objets depuis novembre 1912.

L'église suit un plan en T et présente une orientation légèrement déviée vers le sud-est pour s'aligner sur la route. La nef rectangulaire, couverte par une charpente en carène renversée, est reliée par des arcades à la première travée du clocher et aux deux collatéraux du chœur ; le chœur comprend deux travées par vaisseau voûtées d'ogives et flanquées de pignons nord et sud. Une sacristie occupe l'angle entre la nef et le collatéral sud, et une tourelle d'escalier ronde flanque le chevet du collatéral sud ; le clocher est coiffé d'une flèche octogonale en charpente cantonnée de quatre pyramidons et couverte d'ardoise. La nef se caractérise par des poteaux équidistants, au nombre de sept de chaque côté, avec contre-fiches qui déchargent partiellement les murs et reposent sur les sablières ; ces éléments, grossièrement équarris, confèrent à la charpente un caractère essentiellement fonctionnel. Les grandes fenêtres ajoutées au XIXe siècle percent le premier et le quatrième des six intervalles entre les poteaux, tandis que les petites baies romanes restent hautes sur les murs. À l'extrémité orientale de la nef, trois arcades en arc brisé sans chapiteaux ni colonnettes ouvrent sur les parties orientales, leurs arêtes recevant des moulures prismatiques de style flamboyant sur certains élévations.

Le chœur, organisé en trois fois deux travées, cherche à former un vaste espace unifié mais reste partiellement cloisonné par la base du clocher et par des arcs diaphragmes moins élevés que les voûtes; les grandes arcades longitudinales présentent un profil de moulure concave et doucine, trait répandu dans la région au début du XVIe siècle. Les ogives, de profil prismatique aigu et assez simple, sont reçues sur des culs-de-lampe sculptés de masques ; les formerets font défaut et les arcs d'inscription sont en tiers-point. Le chevet comporte une baie en tiers-point munie d'un remplage de deux lancettes surmontées d'un oculus inscrivant un pentalobe, avec des écoinçons ajourés contenant les derniers vestiges de vitraux de la Renaissance ; les meneaux portent une modénature chanfreinée sans chapiteaux.

Les collatéraux latéraux présentent un gothique rustique : au nord, les voûtes sont simples et sans formerets, les ogives et le doubleau adoptant un profil carré chanfreiné, et l'on y trouve des bancs de pierre le long des murs ; quelques chapiteaux ou cul-de-lampe peuvent traduire la présence d'éléments antérieurs remployés lors des reprises. La chapelle sud, proche de la chapelle nord par sa structure, conserve en outre des peintures murales remarquables dont un personnage couronné à droite de la baie du chevet, identifié comme saint Louis ou comme le Christ pantocrator, ainsi qu'un décor en damier ocré ponctué de fleurettes rouges sur l'un des voûtains.

La façade occidentale est dominée par le portail en avant-corps à triple archivolte et par un gâble tronqué qui témoigne de l'inachèvement du projet de refonte de la façade ; la pierre y est un petit appareil de moellons réguliers aux joints larges, ponctué de contreforts plats et d'une corniche à modillons sculptés. Le clocher, tour carrée assez sobre et difficile à dater, comporte un étage de beffroi percé de baies géminées en plein cintre dont les entourages sont moulurés d'une gorge ; aux élévations orientales, un larmier court à la limite des allèges et de gros contreforts soulignent certaines travées, en particulier un massif nord très volumineux.

Parmi le mobilier, les fonts baptismaux en calcaire, de forme primitive à infusion et apparentés à un immense chapiteau roman, datent de la transition XIe–XIIe siècle et sont classés monument historique. Une poutre de gloire en bois polychrome, sculptée et pourvue d'un mont du Calvaire avec consoles supportant la Vierge de douleur et saint Jean, conserve un intérêt historique et symbolique important. S'ajoutent à l'inventaire un aigle-lutrin en bois taillé des XVIIe–XVIIIe siècles, des statues polychromes (Vierge à l'Enfant et sainte Catherine) dans la base du clocher, une statue de saint Félix dans le chœur accompagnée de deux personnages, ainsi que quelques statuettes du collatéral sud.

Liens externes