Origine et histoire de l'Église Orthodoxe de St-Nicolas
La cathédrale orthodoxe russe Saint‑Nicolas et la chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch se trouvent à Nice, dans les Alpes‑Maritimes. La chapelle commémorative, élevée en mémoire du tsarévitch mort en 1865, a été construite en style byzantin de 1867 à 1868 selon les plans de David Grimm. La présence d'une importante colonie russe à Nice dans la seconde moitié du XIXe siècle a motivé, en 1856, une souscription lancée par la tsarine Alexandra Fedorovna pour édifier l'église Saint‑Nicolas‑et‑Sainte‑Alexandra, inaugurée rue Longchamp puis rapidement devenue insuffisante. Pour répondre aux besoins de la communauté, la construction de la cathédrale Saint‑Nicolas a commencé en 1903. L'architecte Mikhaïl Préobrajenski, professeur à l'Académie impériale des Beaux‑Arts de Saint‑Pétersbourg, s'y est inspiré des églises à cinq coupoles de la fin du XVIe siècle de la région de Moscou. La réalisation a été rendue possible grâce à l'appui du tsar Nicolas II, qui autorisa l'édification dans le parc de la villa Bermond, alors propriété impériale. La cathédrale, consacrée le 18 décembre 1912, présente des coupoles en béton armé; son iconostase et plusieurs icônes sont l'œuvre du peintre Léonide Pianovsky. Située au centre de la ville, près du boulevard du Tzaréwitch et à l'extrémité de l'avenue Nicolas II, elle figure parmi les plus importants édifices orthodoxes russes hors de Russie. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 11 août 1987 et a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle ». Architectoniquement, la cathédrale est conçue en croix grecque avec un corps central cubique de 20 mètres de côté, surmonté de cinq coupoles dont la principale atteint 52 mètres de hauteur. Le corps central est entouré de kokochnikis coiffés de tambours percés de fenêtres étroites ornées de majoliques, et les coupoles sont recouvertes de tuiles vernissées aux tons verts. Deux porches jumeaux relient la nef au clocher polygonal, lui‑même surmonté d'une coupole dorée. Les difficultés de fondation dues à la mauvaise qualité du terrain ont conduit à l'emploi du béton armé pour la structure, masqué par une riche polychromie de parements associant briques industrielles ocres de la région rhénane, marbres italiens, calcaire blanc de La Turbie, majoliques bleu‑pastel et tuiles polychromes de Florence et de Blois. L'iconostase en bois doré, recouverte de bronze et de cuivre ciselé, a été importée de Russie; le décor intérieur présente des motifs floraux inspirés de l'Art nouveau et de l'Art déco. Des travaux de restauration des couvertures et des façades ont été réalisés entre 1989 et 1992. De 1923 à 2010 la paroisse et la cathédrale ont été gérées par une association cultuelle qui dépendait, de 1931 à 2011, de l'archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale relevant du Patriarcat œcuménique de Constantinople; depuis lors la cathédrale est rattachée au diocèse orthodoxe russe de Chersonèse du Patriarcat de Moscou. À partir de novembre 2006 la Fédération de Russie a revendiqué la propriété de la cathédrale en s'appuyant sur l'antériorité de la propriété impériale du terrain avant la révolution de 1917. Après une décision de première instance favorable à la Fédération de Russie en janvier 2010, la cour d'appel d'Aix‑en‑Provence a confirmé en mai 2011 que l'État russe pouvait reprendre possession du bien à l'issue du bail emphytéotique de 1909. Ces procédures ont entraîné des tensions entre l'association gestionnaire et les autorités russes, une fermeture provisoire au public en septembre 2011, une ordonnance de remise des clés en octobre 2011 et la remise effective des clés à un nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou en décembre 2011; la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l'association en avril 2013. Les offices n'ont pas été interrompus; la cathédrale a rouvert au public le 1er juillet 2012 avec entrée gratuite, et l'État russe a financé une rénovation intérieure et extérieure à l'occasion du centenaire; l'édifice a été officiellement rouverte après les travaux en janvier 2016.