Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Art préroman

Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon

  • Forgé de Bonnal
  • 70230 Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon
Crédit photo : Remi Mathis - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

VIe siècle, VIIe siècle

Patrimoine classé

Substructions de l'église et nécropole mérovingienne (cad. AC 16) : classement par arrêté du 2 février 1981

Origine et histoire de l'Église paléochrétienne

L'église paléochrétienne de Chassey-lès-Montbozon est un ancien bâtiment cultuel situé sur un îlot du lac de Bonnal, dans la commune de Chassey-lès-Montbozon (Haute-Saône). Datant vraisemblablement du VIe siècle, elle a été utilisée jusqu'au XIe siècle et constituait le centre religieux d'une importante communauté locale. Les fouilles ont mis au jour un mobilier abondant et une vaste nécropole mérovingienne occupant l'intérieur de l'église et son pourtour. Le site émerge aujourd'hui au centre d'un plan d'eau issu de l'exploitation de sablières : des chaussées relient l'îlot aux rives et des étangs artificiels ont été façonnés par les travaux d'extraction. Le lac de Bonnal se situe sur la rive droite de l'Ognon ; il appartient à la commune de Chassey-lès-Montbozon, tandis que Bonnal, sur la rive gauche, se trouve dans le Doubs, la rivière formant la limite départementale. L'édifice primitif comprenait une nef courte d'environ 15 × 10 m, terminée à l'est par une abside en demi-cercle outrepassé. Un massif de maçonnerie au centre de l'abside a pu servir de base à un autel. Deux pièces rectangulaires, asymétriques, furent ajoutées de part et d'autre de la nef et de l'abside, puis une chapelle funéraire avec abside plus profonde fut accolée au sud. Le plan général rappelle celui de la première église de Romainmôtier en Suisse. La faible épaisseur des fondations (0,50 m) suggère des parois en bois renforcées par des poteaux et une charpente légère ; aucune tuile n'a été retrouvée. Un bassin circulaire d'environ 4 m de diamètre occupe le centre de la nef ; sa fonction initiale est inconnue, il a été réutilisé comme four à chaux pour le traitement des pierres lors de la démolition. Cent soixante-cinq sarcophages datés des VIe–VIIe siècles ont été découverts dans l'église ou à proximité ; tous ont été pillés. La plupart sont monolithes, cuve et couvercle étant chacun taillés dans une seule pièce, tandis que quelques exemplaires présentent une cuve composée de dalles cimentées. Le site a été mis au jour en 1967 lors de l'agrandissement d'une sablière, des vestiges ayant déjà été détruits par ces travaux. Des campagnes de fouilles de sauvetage menées de 1967 à 1974 par Jean-Louis Odouze ont permis la mise au jour d'un riche matériel archéologique — fibules, armes, céramique — et d'indices d'occupation ancienne, tels qu'outils néolithiques et parures laténiennes. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 2 février 1981, elle reste propriété privée et a fait l'objet d'une mise en valeur touristique. En 1992, un bâtiment a été construit au-dessus des vestiges de l'église et de la nécropole.

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