Origine et histoire de l'Église de l'Annonciation
L'église paroissiale de l'Annonciation, située à Corbara (Haute‑Corse), domine le village étendu sur les pentes du mont Guido et remplace l'ancienne église de Villa‑di‑Mezzo devenue trop petite. Le chantier de construction commence en 1641 et, selon le rapport de visite du délégué de Mgr Spinola, les travaux de gros‑œuvre et de second‑œuvre sont achevés en 1686 ; à cette date l'édifice présente une nef composée d'un vaisseau principal, quatre chapelles latérales dédiées respectivement à la Vierge du Rosaire, à saint Jacques apôtre, à Notre‑Dame du Bon Secours et à Notre‑Dame du Mont Carmel, trois autres autels non consacrés, un maître‑autel dans le chœur, une chaire à prêcher en bois et un bénitier au milieu de l'église. Une seconde campagne importante, au milieu du XVIIIe siècle, réaménage principalement le chœur avec l'érection d'un nouveau maître‑autel et la mise en place de stalles ; ces travaux s'achèvent en 1752 et l'église est élevée au rang de collégiale, la bulle papale étant conservée par la commune ; l'installation du chapitre par Mathieu de Angelis a eu lieu le 7 septembre 1753. Au XIXe siècle, plusieurs interventions successives affectent le chœur, le frontispice, le carrelage de la nef, le clocher et la charpente, avec les dates et montants consignés par le curé Marchini. À la fin du XIXe siècle, Antonio Sicuri orne l'abside et l'arc triomphal de peintures monumentales néo‑classiques. Au cours du troisième quart du XXe siècle, une restauration portant principalement sur les enduits extérieurs est confiée à l'entrepreneur Chiochioli et s'achève en 1974 ; de 1992 à 1993 la façade est rénovée par l'entreprise des frères Piacentini ; au début du XXIe siècle le clocher et l'élévation nord sont restaurés en 2006, puis la façade principale et l'élévation latérale sud en 2009 par l'entreprise Joseph Frassati sous la direction de l'architecte Elise Pinet (procès‑verbal de réception des travaux du 28 février 2009). L'édifice présente un plan allongé à chevet à pans coupés, une façade à deux niveaux séparés par de larges corniches et scandée de pilastres, couronnée par un fronton ondulé, et un clocher surmonté d'un clocheton octogonal. Le mobilier, en grande partie classé au titre des monuments historiques, comprend notamment le maître‑autel en marbres polychromes, la clôture de chœur en marbre de Carrare du XVIIIe siècle, du mobilier de sacristie de la fin du XVIIe siècle, une armoire à trois panneaux peints datée de 1684, un chapier‑armoire du XVIe siècle, un lutrin en bois fruitier marqueté du XVIIIe siècle, et des fonts baptismaux en bois peint du quatrième quart du XVIIIe siècle, ainsi que des statues (Vierge XVIIe siècle, Christ en Croix XVIe siècle) et divers tissus d'ornements liturgiques. Les chapelles latérales conservent des tableaux d'autel de l'école italienne de Gênes (seconde moitié du XVIIe siècle), dont La Sainte Trinité entourée d'Anges et La Vierge et saint Jean‑Baptiste intercédant auprès du Christ pour les âmes du Purgatoire. L'orgue de tribune, dont la partie instrumentale, le buffet et la tribune sont classés, est un instrument daté de 1890 réalisé par Agati‑Tronci, la tribune ayant été exécutée par l'ébéniste Antone Giuseppe Saladini ; une chaire en bois sculpté polychrome de 1750 complète le mobilier. L'église a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 6 septembre 1985, inscription remplacée par un classement en 2013.