Origine et histoire de l'Église Saint-Felix
L'église paroissiale Saint-Pierre et Saint-Félix, située à Calmeilles dans les Pyrénées-Orientales (Occitanie), est un édifice roman dont l'existence est attestée dès 959 (une autre mention indique 1010). L'abbaye d'Arles-sur-Tech y détenait jadis certains droits. L'édifice conserve une nef unique, la partie la plus ancienne, attribuée au XIe siècle, tandis que l'abside actuelle, l'absidiole sud et le portail relèvent d'une seconde campagne de construction datée de la fin du XIIe siècle. La chapelle nord, de plan rectangulaire et couverte d'un berceau transversal, aurait remplacé au XIVe siècle le bras nord disparu du transept. Une sacristie, placée au sud de la nef, présente des vestiges pouvant évoquer une origine au XIVe siècle. L'ensemble a été inscrit au titre des monuments historiques le 5 octobre 1964 et a fait l'objet d'une campagne de rénovation en 1995 ; le clocher a été endommagé par la foudre le 8 août 2016. De petite taille, l'édifice est bâti en pierre de taille soigneusement appareillée, aux teintes variées allant du blanc au brun avec des nuances roses et olives, et couvert de tuiles. La nef s'ouvre au sud par un portail roman dont le décor se limite à une archivolte en dents de scie ; cette frise de dents d'engrenage, peu fréquente localement, est associée ici à une archivolte à plusieurs voussures et à des impostes saillantes. À l'ouest, le mur supporte un clocher plat à deux grandes baies alignées surmontées d'une plus petite. La nef est prolongée par un chevet biais constitué d'un transept ou d'un chœur et d'un sanctuaire demi‑circulaire à axe oblique, décalé vers le sud et incliné vers le nord. Au sud du transept se trouve une absidiole qui, demi‑circulaire à l'intérieur, apparaît rectangulaire à l'extérieur ; au nord lui fait face la chapelle rectangulaire déjà mentionnée. Au fond de la nef, une tribune a été aménagée, et une niche placée dessous abrite les fonts baptismaux. L'abside, de style roman lombard et datée du XIIe siècle, est malheureusement très abîmée : sa moitié gauche a souffert de réfections, tandis que la droite permet d'apprécier l'appareil soigné et la riche sculpture d'origine. Reposant sur un soubassement à gradins, elle est décorée de bandes lombardes formées d'arcatures groupées par deux, qui s'appuient alternativement sur des modillons sculptés — têtes d'animaux ou monstres — et sur des colonnettes engagées aux bases et chapiteaux ornés. L'ouverture axiale de l'abside présente un double ébrasement encadré de colonnettes à chapiteaux et couronné d'un arc torique. Sur le petit bâtiment jouxtant l'abside, une petite fenêtre biaise est surmontée d'un linteau monolithique décoré d'oiseaux affrontés et de boules. L'église renferme enfin une statue de la Vierge de style roman, dite « Mare de Déu de la Salut », attribuée au XIIe siècle.