Origine et histoire de l'Église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Paul
L'église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Paul, d'origine XVIIe siècle, occupe un promontoire sur la place du village. Elle a été agrandie au XVIIIe siècle selon les plans de Frediani (Angelo Frediani de Penta di Casinca) et ses décors intérieurs furent achevés en 1770 ; sur la voûte figure l'inscription « AD 1770 TU ES PETRUS ET SUPER HANS PETRAM AEDIFICABO ECCLESIAM AM ». Initialement dédiée à saint Pierre, elle prit aussi le vocable de saint Paul en 1659. La façade, composée de deux étages séparés par des corniches à pinacles et surmontée d'un fronton semi‑circulaire, porte la tiare papale et les clés de saint Pierre ; au‑dessus de la porte centrale une niche destinée à une statue de saint complète l’ordonnance. L'édifice, de plan allongé (32 m sur 16 m), comprend trois nefs desservies par des piliers ou pilastres et s'ouvre sur huit chapelles latérales ; le transept est séparé de la nef principale par une balustrade en marbre. Sur la nef de droite subsistent des fragments d'anciennes fresques aujourd'hui recouverts de stucs ; le transept abrite la chapelle du Rosaire à droite et celle du Sacré‑Cœur à gauche. Le clocher primitif, une tour‑clocher à quatre étages, s'est en grande partie effondré le 3 mars 1918 ; un nouveau clocher accolé à l'église fut construit au début du XXe siècle, les trois cloches fondues à Campile ayant été bénites en 1931 sous les noms de Sainte‑Marie (530 kg), Saint‑Pierre (260 kg) et Saint‑Paul (190 kg). Le clocher fut surélevé d’un étage en 1954 — la cloche Sainte‑Marie, fêlée, fut alors remplacée — et la coupole a été refaite en 1992 pour s’harmoniser avec l’architecture baroque de la façade ; il est muni d’une horloge et le site de l’ancienne tour sert de monument aux morts. L'église conserve plusieurs œuvres remarquables : La Vierge aux raisins offerte par l'empereur Napoléon III, le tableau du maître‑autel Le Christ en croix adoré par des apôtres (XVIe siècle) et d'autres toiles — Saint Nicolas (selon la tradition provenant de l'ancienne église Saint‑Nicolas), Saint Jean‑Baptiste enfant (don du musée Fesch d'Ajaccio), Le Christ en dérision, La Sainte Famille, La mort de saint Bruno (offerte par l'État), Sainte Madeleine, La lapidation de saint Étienne et un autre Christ en croix. L'édifice est classé au titre des Monuments historiques.