Origine et histoire
L'église paroissiale Saint-Sébastien a été reconstruite entre 1740 et 1749, comme l'indique la date portée sur le porche d'entrée accompagnée du nom du maçon M. CADRIEV, sur l'emplacement d'un édifice plus ancien. La première mention d'une église sur ce site remonte à 819, lors de sa donation à l'abbaye de Conques, et le bâtiment avait déjà été reconstruit à la fin du XVe siècle. Une sentence de 1418 réglait les droits des consuls et de la communauté vis-à-vis des seigneurs de Bournazel : les habitants devaient obtenir l'accord du seigneur pour construire l'église, et le seigneur et ses descendants pouvaient accéder librement à l'édifice depuis le château par un passage privé. Lors de la visite pastorale du 31 juillet 1739, l'évêque Jean-d'Ize de Saléon constatait que le sanctuaire et la sacristie menaçaient ruine, et que les quatre chapelles — au sud celles du seigneur de Bournazel et du Rosaire, au nord celles de Saint-Jean et de Saint-Michel — étaient dépourvues d'ornements. Par crainte de l'effondrement du clocher, la communauté décida en 1740 d'entreprendre des réparations ; les frais du chœur, du clocher et de la sacristie devaient incomber au prieur, ceux de la nef aux villageois. L'état alarmant de la nef et de la sacristie entraîna finalement la reconstruction complète de l'édifice ; Ramond, parfois orthographié Romond, ingénieur des ponts et chaussées de la généralité de Montauban, dressa les plans et devis du nouveau bâtiment. Un différend éclata entre les villageois et le prieur, qui refusait de contribuer financièrement ; les consuls portèrent la contestation devant le Sénéchal du Rouergue et un accord fut signé le 22 janvier 1746 entre le syndic Pierre Fournol et le prieur de Bournazel, chanoine de Conques, Jean-Louis Dufau. Le seigneur de Bournazel conserva son accès privé depuis le château, mais il semble qu'il n'ait pas participé financièrement à la reconstruction. Les fondations furent creusées en 1747. Peu de données subsistent sur Ramond, formé avant la création du service des Ponts et Chaussées ; il pourrait être la même personne que Jean Romond, arpenteur pour la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris dans les années 1730. On lui attribue le lavoir de L'Ayrolle à Millau (MHC 1931), des dessins du maître-autel de l'église Saint-Jacques à Montauban (inscrits au titre des objets), deux projets à Montauban et le suivi de travaux d'entretien pour des rivières, notamment le Lot ; il figure dans l'état annuel des ingénieurs des Ponts et Chaussées de 1754 comme ingénieur vétéran retraité le 10 décembre 1753. La charpente du clocher a été refaite et surélevée vers 1900 par l'architecte Sylvain Landrès, de Rodez, et des baies en plein cintre y furent percées alors pour éclairer les chapelles latérales.