Origine et histoire
L’église paroissiale Sainte-Anne se trouve au centre du bourg, rue Abbé Saffache, à Sainte-Anne en Martinique. Une chapelle desservie par les Capucins et dédiée à Sainte-Anne est édifiée vers la fin du XVIIe siècle ; après sa destruction par les Anglais en 1693, elle est reconstruite et devient l’église paroissiale sous le vocable de Sainte-Anne des Salines. L’édifice est à nouveau détruit par un cyclone en 1817 et rebâti en 1824, date portée sur sa façade. Considérée comme trop petite, l’église reçoit ensuite deux chapelles formant un faux transept et un chœur de plan semi‑circulaire ; la bénédiction de ces travaux en 1866 pourrait en marquer l’achèvement. Sous le ministère de l’abbé Hurard (curé de 1869 à 1877) les anciens autels en bois sont remplacés par trois autels en marbre blanc veiné de gris, et l’abbé entreprend aussi, à partir de 1869, l’édification du calvaire sur le morne dominant le bourg, lieu de rassemblement annuel pour les fidèles. Les autels des chapelles reposent sur une plate‑forme à une marche et comprennent chacun un autel‑tombeau, deux gradins et un tabernacle ; celui de la chapelle nord, dédié à la Vierge du Saint‑Scapulaire, porte l’inscription "Béraud marbrier / au Puy. Haute Loire (France) 1873" et l’autel de Saint‑Anne, côté sud, la même inscription datée 1873. Le maître‑autel, dédié au Sacré‑Cœur, est inauguré le 28 juin 1878 par Monseigneur Carméné et porte l’inscription "BERAUD MARBRIER / AU PUY. HAUTE LOIRE. FRANCE". Le marbrier Béraud a également signé six autres autels en marbre dans d’autres églises de Martinique entre 1869 et 1883. L’architecture de l’église est de style jésuite des XVIIe et XVIIIe siècles. Le départ du chemin de croix monumental se situe à l’arrière de l’édifice ; le calvaire, perché au sommet du morne à 59 mètres d’altitude, offre une vue sur la baie de Sainte‑Anne jusqu’au rocher du Diamant. En 1991, la municipalité entreprend la reconstruction du clocher en béton, puis, à partir de 2003, la restauration des couvertures et des façades, travaux conduits par Gérard Jacqua, architecte des bâtiments de France (1976‑2009). L’église restaurée est inaugurée le 19 septembre 2006 par Mgr Michel Méranville. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 12 novembre 1990.