Eglise paroissiale Sainte-Anne, presbytère de la cité Solvay et les aménagements paysagers à Tavaux dans le Jura

Propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire

L'église paroissiale Sainte‑Anne de Tavaux (Jura) et son presbytère, conçus par l'architecte Henri Vidal, ont été édifiés en 1938‑1939 dans le prolongement de la cité ouvrière Solvay réalisée en 1927. Vidal, actif dans les « chantiers du cardinal », reprend un plan basilical en y appliquant matériaux et techniques modernes ainsi que des formules mises au point dans ses réalisations antérieures. Bâtie selon une orientation liturgique, l'édifice présente un chevet plat adossé à une sacristie, une seconde sacristie se situant au sud du chœur. Au nord‑est se développe un bâtiment allongé abritant la chapelle des catéchismes précédée d'une salle paroissiale et close par une abside à quatre pans ; cette chapelle s'ouvrait sur un jardin dont le tracé irrégulier a disparu. Les fonts baptismaux prennent place dans un édicule indépendant de plan étoilé, au nord‑ouest de l'édifice. Le clocher hors‑œuvre, implanté au sud‑ouest et inspiré des campaniles italiens, est relié au presbytère par une courte galerie ; un jardin occupe le centre de l'ensemble. D'inspiration romane, la façade principale est volontairement dépouillée ; son porche en plein cintre, à voussures multiples en briques, est décoré de symboles bibliques tels que IHS, bateau, ancre, chrismes et chandelier à sept branches. Le pignon est timbré d'un Christ en croix réalisé par le sculpteur Georges Saupique (1889‑1961). La construction repose sur des maçonneries de moellons aux larges joints de ciment, signature de Vidal, qui utilise les pierres apparentes comme éléments décoratifs et y inscrit par leur agencement des motifs liturgiques. Les pierres calcaires proviennent des mêmes carrières que celles employées pour les logements de la cité ouvrière. La charpente, en sapin madré, est apparente et constituée de fermes en arc brisé dont la composition descend jusqu'au sol. La fresque du chœur, représentant l'Assomption de Marie, a été peinte par le Suédois Rudolf Gowenius entre le 17 octobre et le 5 décembre 1938. Georges Rouault avait été approché vers 1937 pour réaliser un vitrail, mais il déclina l'invitation en raison d'engagements auprès d'Ambroise Vollard. La première pierre, datée du 20 mai 1938, est visible dans le mur nord du chœur et l'église a été inaugurée le 3 septembre 1939. En 1961 la paroisse a lancé une souscription pour édifier une salle paroissiale ; la société Solvay a financé les surcoûts liés à l'exigence d'une homogénéité architecturale avec l'église. L'église et la cité Solvay ont été labellisées « Patrimoine du XXe siècle » le 29 juin 2004 et présentées en 2010 à la Maison de l'architecture de Franche‑Comté à Besançon. L'édifice a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 5 août 2020, remplacé ensuite par un arrêté de classement du 27 juillet 2023. Les plans initiaux prévoyaient un orgue, abandonné en raison de la Seconde Guerre mondiale ; entre 2006 et 2009, l'orgue déposé de la collégiale Notre‑Dame de Dole a été acquis pour un euro par une association, restauré puis installé à Sainte‑Anne, projet récompensé en 2011 par le prix « Un patrimoine pour demain » du magazine Pèlerin et inauguré le 20 octobre 2012.

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