Origine et histoire de l'Église protestante
L'église protestante de Fouday, située rue Principale à Fouday (Bas-Rhin), est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1938. Sa tour-choeur est une construction romane très simple du XIIe siècle, marquée à l'extérieur par un bandeau, des baies jumelées à l'étage supérieur et un toit en bâtière. À l'intérieur, la voûte d'ogives du rez-de-chaussée, qui pourrait dater du deuxième quart du XIIIe siècle, repose sur des nervures soutenues par des colonnettes d'angle. Dans la nef, devant le chœur, se trouve une dalle funéraire datée de 1486. On ignore si l'édifice actuel est le premier implanté sur ce site. La tour-choeur, seul élément subsistant de l'ancienne église dédiée à saint Jean-Baptiste, fut probablement édifiée vers la fin du XIIe siècle ou au plus tard dans la première moitié du siècle suivant. La Réforme y fut introduite vers 1589 par le seigneur temporel, le comte palatin Georges Jean de Deux-Ponts-Veldenz, comme dans l'ensemble du Ban-de-la-Roche. Les habitants dépendirent d'abord des paroisses de Rothau puis de Waldersbach. Une nouvelle nef fut érigée à partir de 1776 — date portée sur la fausse-clé du chambranle de la porte ouest — sous la direction du pasteur Jean Frédéric Oberlin et financée par le baron Jean de Dietrich, comme l'indiquait un tableau commémoratif conservé au début du XXe siècle. La tour-choeur fut rehaussée d'un étage lors de ces travaux. Les plans anonymes ayant servi à la construction de la nef sont conservés au presbytère protestant de Rothau, mais la réalisation, très sobre, s'écarte sensiblement d'un projet proche de celui des architectes des Ponts et Chaussées. Le décret impérial du 1er décembre 1860 a créé une paroisse luthérienne à Fouday, rattachant les communautés de Blancherupt et de Solbach. Depuis 1992, un seul pasteur dessert Waldersbach et Fouday, bien que les deux paroisses existent toujours. Une campagne de restauration dirigée par l'architecte Henri Salomon se déroula entre 1904 et 1905. L'agencement intérieur, notamment les tribunes, ainsi que le mobilier liturgique — autel protestant et chaire pastorale — datent vraisemblablement de la période de reconstruction de la nef.