Origine et histoire de l'Église protestante
L'église protestante de Muntzenheim, dédiée anciennement à Saint-Urbain et mentionnée dès 1302, est située rue Principale et rue Arrière dans le Haut-Rhin. À l'extrémité ouest du mur gouttereau sud se trouve la pierre tombale de Jean-Jacques Walther, ancien prédicateur du comté wurtembergeois de Horbourg, décédé en 1692. L'édifice a été construit en plusieurs campagnes : la nef remonterait au XIIe siècle, si bien que de nombreux remaniements sont visibles, notamment dans le mur gouttereau nord. La tour-choeur a été élevée au XIVe siècle ; son appareil de contreforts, la mouluration des ogives et la sculpture de la clé de voûte montrent qu'elle n'est pas d'époque romane, contrairement à ce qui a parfois été affirmé. La Réforme y fut introduite entre 1544 et 1548 par les ducs de Wurtemberg. Le culte catholique y fut rétabli le 1er août 1687, d'abord administré par le jésuite Bernard Rissen, puis, selon certaines sources, à partir de 1718 par un curé royal. D'après des travaux historiques, en 1782 le curé François-Joseph Broly — qui aurait exercé de 1775 à 1793 selon certaines indications — fit agrandir la nef d'une travée, percer les nouvelles fenêtres qui subsistent aujourd'hui et peut-être édifier la petite sacristie. Il procéda aussi à une restauration intérieure, installant une tribune pour un orgue de Langes aujourd'hui disparu, faisant poser un nouvel autel lui aussi disparu et commandant un tableau de retable qui a été étudié. Des réfections du bâtiment eurent lieu en 1857 puis en 1905-1906, achevées en 1907 pour un montant global de 15 000 francs, achat de l'orgue compris. Après les bombardements du 25 janvier 1945, l'église nécessita de nombreuses réparations : remplacement de la charpente, reconstruction ou remontage des pignons est et ouest de la tour, remplacement des baies jumelées par des copies de style néo-roman et reprises en sous-œuvre des autres ouvertures de la tour en brique. Ces travaux furent conduits sous la direction de l'architecte colmarien Jules Ehny. Une dernière restauration intérieure, portant sur les peintures, fut réalisée en 1974. Lors d'une restauration au début du XXe siècle, des peintures monumentales furent découvertes dans le chœur, mais ces œuvres ont disparu par la suite. L'église figure parmi les rares édifices alsaciens à avoir partiellement conservé ses petites baies romanes et fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1898.