Origine et histoire de l'Église Saint-André
L'église Saint‑André est une église catholique située à Appeville‑Annebault dans le département de l'Eure. Classée au titre des monuments historiques en 1862, elle associe un chœur du XIVe siècle à une nef et une tour élevées au XVIe siècle, reconstruits en grande partie grâce au mécénat des frères d'Annebault. Le chœur primitif, en maçonnerie de silex et épaulé de contreforts anciens, conserve une fenêtre aujourd'hui occultée et une sacristie gothique éclairée par une demi‑fenêtre ogivale. La nef, commencée en 1518 d'après une inscription, est en pierre et entièrement voûtée ; elle est bordée de deux collatéraux étroits séparés par six colonnes monocylindriques à base hexagonale et ornée de clefs de voûte travaillées, dont l'une représente la colombe et une autre saint Michel terrassant le dragon. Sous le toit court une corniche profondément sculptée d'animaux et de fruits ; des gargouilles, des pinacles à crochets et des gables ornés achèvent le décor extérieur. La tour carrée se termine par une flèche en charpente ardoisée ponctuée de lucarnes ; elle est flanquée d'une tourelle d'escalier en poivrière. Le portail occidental à arc en accolade et les grandes fenêtres nord à remplage flamboyant datent également du XVIe siècle. Les armes des frères Jacques et Claude d'Annebault figurent en divers endroits de l'édifice et témoignent de leur participation financière à la reconstruction. La famille, originaire du Pays d'Auge et ayant donné son nom à Appeville, soutint la restauration de l'église au début du XVIe siècle ; Jacques et Claude d'Annebault sont par ailleurs inhumés dans l'église. À l'intérieur, une poutre de gloire en fer forgé portant un Christ du XVIIIe siècle sépare le chœur de la nef ; le mobilier comprend des retables et des toiles du XVIIIe siècle dans les chapelles latérales, une chaire de la fin du XVIIIe siècle, des fonts baptismaux de la fin du XVIIe siècle et des fragments de vitraux du XVIe siècle représentant la Trinité et des anges. On y trouve aussi une statue polychrome de saint Milfort en pierre du XVIe siècle et une Vierge à l'Enfant en bois du XVIIIe siècle. Plusieurs inscriptions et fondations de messe anciennes sont conservées, tout comme une cloche portant une inscription gravée. Le chevet plat du chœur, percé d'une fenêtre murée, présente des traces de travaux inachevés qui semblent avoir été interrompus après la disgrâce des mécènes. La tour, dont le rez‑de‑chaussée est percé d'une fenêtre à tracerie flamboyante, possède un étage de beffroi ajouré de baies cintrées divisées par des meneaux et surmonté de gargouilles aux angles. Au chevet se trouve la fontaine Sainte‑Marguerite, accessible par quelques marches ; une statue en bois provenant de la léproserie de l'Ortier y est placée au fond d'une niche et un petit bassin recueille des eaux filtrant à travers le cimetière, la tradition du pèlerinage s'y perpétuant. Le caveau de la famille d'Annebault, partiellement visible, a été aménagé et séparé autrefois, avec un accès qui existe aujourd'hui muré depuis l'intérieur de l'église. La porte latérale a été refaite en 1819 et l'édifice a reçu d'autres interventions intérieures au XIXe et XXe siècle.