Origine et histoire de l'Église Saint-André
L'église Saint-André est une église romane située à Bernis (Gard, Occitanie). Elle est mentionnée dès 1095 dans une bulle papale et sous le nom Ecclesia Sancti‑Andreæ de Berniz en 1119 ; sa construction remonte au XIIe siècle. L'édifice conserve de l'époque romane la nef et le portail ; le reste a été détruit par les guerres de Religion puis par un incendie en 1703. Après les guerres de Religion, la reconstruction fut confiée au maçon Jean Cossefière et s'acheva en 1680 ; une reconstruction supplémentaire intervint au XVIIIe siècle après l'incendie de 1703. Le clocher présente une base qui semble remonter au XVe siècle ; une flèche fut entreprise en 1854 selon les plans de l'architecte Revoil, suivie d'autres travaux en 1855, et la flèche fut endommagée par la foudre en 1885 puis en 1895. Au XVIIIe siècle, une chapelle seigneuriale coiffée d'un dôme à l'impériale fut ajoutée au nord pour servir de chapelle funéraire aux seigneurs de Bernis. Pendant la Révolution, l'église fut transformée en temple de la Raison en 1794, employée en 1795 pour la distribution des grains et pour la tenue de l'assemblée primaire du 2e canton de Milhaud, puis rendue au culte en mai 1795. Située à 300 mètres à l'est du vieux village, l'église se trouve avenue de Camargue, hors du centre entouré d'un boulevard circulaire. L'édifice appartient à la commune et est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 31 mai 2006 ; il est situé en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. La façade occidentale, en pierre de taille assemblée en grand appareil, présente un oculus et le portail roman qui constitue l'élément le plus remarquable. Le portail, bâti en légère saillie et soutenu par deux contreforts, offre un tympan badigonné et une archivolte à quatre voussures dont deux sont ornées d'un arc torique ; la voussure externe présente un arc en plein cintre aux claveaux plus étroits aux sommiers qu'à la clef. Il est encadré par deux groupes de colonnes dont les bases portent un tore et qui soutiennent des chapiteaux sculptés ; ces chapiteaux présentent des corbeilles ornées de sirènes, de griffons ailés et d'autres créatures fantastiques, tandis que leurs tailloirs sont décorés d'entrelacs. À côté des chapiteaux apparaît un motif d'inspiration wisigothique, la roue solaire enserrant une marguerite. Une colonne de la nef est un réemploi : il s'agit d'une borne milliaire haute de 2,90 m portant une inscription au nom de l'empereur Claude, classée depuis le 29 décembre 1906.