Origine et histoire de l'Église Saint-André
L'église Saint-André de Saint-André-d'Hébertot, dans le Pays d'Auge (Calvados), se dresse au centre du cimetière communal, en contrebas de la route et des vestiges du prieuré, et domine le parc du château. Elle se trouve à proximité du sentier du "GR de Pays du tour du pays d'Auge", entre les chemins de grande randonnée 26 et 223, et non loin de l'autoroute Paris–Caen (sortie 28, direction Beuzeville).
La paroisse et l'église doivent leur origine au comte-évêque de Lisieux Hébert, qui fit édifier l'édifice au milieu du XIe siècle. En 1240, Guillaume II du Pont-de-L'Arche abandonna le patronage à l'abbaye de Joyenval, qui en était toujours titulaire au XVIe siècle. En raison de sa proximité avec le château, l'église porta le titre d'église seigneuriale tout en restant placée sous l'autorité de l'évêque de Lisieux, puis du diocèse de Bayeux et Lisieux. L'édifice a été étudié et photographié par Eugène Lefèvre-Pontalis et a subi des travaux de restauration au XIXe siècle. Il est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 mars 1910.
L'église comprend une nef à voute lambrissée formant un unique vaisseau et un chœur de deux travées voûtées, terminé par un chevet plat. Une chapelle se situe au nord, à la jonction de la nef et du chœur, et la sacristie occupe le flanc sud de la première travée du chœur. La première travée de la nef fait office de porche occidental : sa partie sud abrite la base du clocher et sa partie nord les fonts baptismaux. En raison de la pente du terrain, cette zone est surélevée de quelques marches et desservie par une tribune accessible par l'escalier du clocher.
Les murs de la nef sont percés de baies en plein cintre ; les travées de façade ne sont pas symétriques entre les murs nord et sud, comme il est fréquent dans les nefs charpentées. Les trumeaux sont rythmés par des contreforts très plats côté sud et par des contreforts à empattements successifs côté nord, où l'appareil montre des reprises de maçonnerie.
Le clocher de plan carré présente des étages marqués par des retraits dans la maçonnerie et des baies qui s'élargissent vers le sommet. Le beffroi en charpente, couvert d'ardoise, est percé d'abat-sons sur chaque face et surmonté d'une flèche octogonale en charpente.
Le chœur, légèrement désaxé par rapport à la nef, est voûté d'ogives romanes au profil en boudin et à joints rubanés, caractéristiques de l'architecture normande du XIIe siècle ; fenêtres et voûtes datent de cette période. La clé de l'arc doubleau qui sépare les deux travées porte des armoiries. À l'extérieur, le chevet droit est cantonné de contreforts d'angle et orné d'une corniche à modillons. La charpente du chevet a été refaite aux XVIIIe ou XIXe siècles et repose sur des fermes portant des pannes.
La chapelle nord est couverte en charpente ; le remplage de sa baie orientale, de style gothique flamboyant, remonte au XVIe siècle. La sacristie, au sud du chœur, est de style néo-gothique et date du XIXe siècle ; elle est pourvue d'une voûte lambrissée et son pignon sud est percé d'une baie composée de trois lancettes surmontées de trois petits remplages circulaires.