Origine et histoire de l'Église Saint-André
L'église Saint-André se situe à Sauveterre-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques) et a été classée aux monuments historiques en 1912. Sa construction remonte à la fin du XIIe siècle, le chevet relevant de la seconde moitié du XIIe et le transept, la nef et les bas-côtés du premier quart du XIIIe siècle. L'édifice présente un plan régulier à trois nefs orientées, achevées à l'est par une abside flanquée de deux absidioles. Un transept, plus élevé que les bas-côtés mais moins que la nef principale, dessine la croix latine. Au-dessus de la croisée s'élève une tour carrée, imposante et probablement utilisée comme donjon aux époques de trouble. Cette tour est percée sur chacune de ses faces de trois baies plein cintre divisées par une colonnette de marbre, tandis que sa surélévation percée de trous carrés ne semble pas appartenir à la construction primitive. Les voûtes d'arêtes à nervures sont supportées par des chapiteaux décorés de feuillage, à l'exception d'un chapiteau à figures. Le portail occidental est formé d'une double arcature sans meneau central, le sommier commun aux deux arcs faisant clef pendante. Le tympan représente un Christ bénissant inscrit dans une mandorle et entouré des symboles des quatre évangélistes ; y figurent également le soleil et la lune, cette dernière représentée comme une femme ailée en croissant portant un miroir. Une rangée d'anges décore l'unique voussure entourant le tympan ; les colonnettes du large ébrasement laissent supposer l'existence de voussures aujourd'hui disparues. En avant du portail, un porche a été construit par Lafolhye, architecte du palais de Pau, attribution parfois liée à Auguste Lafollye selon les sources. L'église faisait partie du bourg dit "Saint-André" et participait à la défense de la cité. Elle est mentionnée pour la première fois en 1251. Au XVIe siècle, l'édifice fut dévasté par les armées espagnoles et souffrit du passage des troupes protestantes en 1569. De 1867 à 1869, la façade occidentale fut restaurée, le porche et la sacristie construits et le portail principal reconstitué, attribution faite à l'architecte Auguste Lafollye par certaines sources. En 1872, l'abbé Xavier Montaut réalisa un ensemble de peintures décoratives dans l'abside et la nef, et vers 1930 deux roses historiées du transept furent fournies par Paul Louzier, attribution attestée par signature. L'édifice, remarquable par son ampleur et ses proportions, mesure 35 mètres de longueur, 27 mètres de largeur ; la nef centrale atteint 13 mètres de hauteur et le clocher 27 mètres. Le clocher quadrangulaire, percé de baies géminées et de tympans percés d'oculi, conserve des vestiges de créneaux sous son toit actuel, rappelant son rôle fortifié. La décoration intérieure comprend des chapiteaux historiés : au pilier gauche du chœur figurent la Médisance et la Gourmandise, et, du côté de la nef gauche, une scène de la Nativité. La petite porte nord est surmontée d'un tympan timbré d'un chrisme dont le cercle symbolise l'univers ; le Χ (khi) et le Ρ (rhô) y figurent comme premières lettres du mot « Christ », et le Δ (alpha) et le Ω (oméga), lettres ici inversées, symbolisent le commencement et la fin. Au sud subsiste la porte autrefois réservée aux cagots, population marginalisée mais admise dans la communauté chrétienne.