Origine et histoire de l'Église Saint-André
L'ancienne église Saint-André de Souvignargues est une église romane en ruines située dans la commune de Souvignargues, dans le Gard, en région Occitanie. Elle se dresse isolée dans la campagne, à 600 mètres au nord-est du village ; on y accède par le chemin de Saint-Étienne qui part du parking près de l'ancien lavoir à la sortie du village en direction de Montpezat. Le site et la localité sont mentionnés dans des cartulaires sous des formes anciennes du nom, et l'édifice est daté du XIIe siècle ; une pièce de 1031 évoque Sanctus Andreas de Salvagnanicus. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 6 décembre 1949. Une campagne de restauration partielle menée dans les années 1990 par l'association « Amis de l'église Saint-André » a permis une première consolidation, mais ces travaux sont arrêtés depuis quinze ans. La voûte est effondrée et la toiture disparue, tandis que les murs subsistent encore en grande partie à toute leur hauteur. La nef unique, longue d'un peu plus de 14 mètres et large de 5,80 mètres, compte trois travées dont la dernière est plus étroite que les autres ; son sol n'a plus de pavement et est recouvert de gravier qui masque un tissu géo-textile. Les travées sont marquées par des colonnes semi-cylindriques engagées dans des dosserets qui reçoivent directement les formerets ; un chapiteau a été conservé. Ces colonnes présentent à leur base un triple anneau torique et, au sommet, un astragale torsadé ; les corbeilles portent des feuilles d'acanthe et des motifs anthropomorphes ou géométriques. Une corniche ornée d'une frise de feuilles d'acanthe court au-dessus des murs de la nef et marque le départ d'une voûte en berceau quasiment disparue. Le narthex occidental, de style gothique avec voûtement quadripartite ogival, est postérieur à la nef et a probablement supporté un clocher-tour aujourd'hui disparu ; il culmine actuellement à 4,15 mètres et témoigne d'aménagements successifs, dont le rebouchage de la grande porte ouest et l'installation d'un autel dont subsistent les soubassements, ainsi que la présence d'une tribune aujourd'hui non visible. L'abside semi-circulaire conserve sa voûte en cul-de-four ; elle mesure 3,20 mètres de profondeur pour la voûte elle-même et 6,60 mètres au niveau des colonnes qui soutenaient l'ancien arc triomphal, la hauteur au sommet de la voûte atteignant 7,30 mètres. La corniche de l'abside est décorée, avec une frise de tresses à gauche et une frise de feuilles d'acanthe à droite, et se prolonge sur les pilastres de l'arc triomphal. La fenêtre absidiale, à double ébrasement, est surmontée d'un arc torique et retombe sur des culs-de-lampe, dont l'un présente une figure anthropomorphe. Extérieurement, l'édifice est construit en pierre de taille selon un appareil en opus monspeliensis, avec des réfections en moellon ; les parements subsistent surtout en partie basse. Le chevet repose sur un soubassement important destiné à compenser la différence de relief et est orné de fines colonnettes. La façade méridionale, soutenue par trois contreforts dont un est détruit, présente une fenêtre et une porte surmontée des traces d'un auvent ou porche, tandis que la façade occidentale montre une porte en plein cintre aujourd'hui murée. L'état actuel du monument, malgré les interventions passées, soulève des inquiétudes quant à sa conservation.