Origine et histoire de l'Église Saint-Antoine
L'ordre des Antonins, fondé en 1090, se développa dans le midi de la France ; au début du XIIe siècle sa maison‑mère créa une commanderie à Toulouse qui rayonna en Languedoc. L'une des premières annexes de cette commanderie semble être Saint‑Antoine, situé sur la route reliant Lectoure à Agen, où un hôpital fut établi. En 1204, à la suite d'un don, l'ordre acquit le terrain et reconstruisit son église. La porte d'entrée présente des éléments romans tandis que d'autres parties de l'édifice adoptent des formes ogivales. L'intérêt principal de la porte protégée tient à la forme polylobée du tympan, type très rare et peut‑être unique dans le Gers ; cette particularité s'explique peut‑être par la proximité d'une ancienne route vers Compostelle, près d'un pont fréquenté par les pèlerins se rendant en Espagne ou en revenant. L'église a été largement remaniée : l'abside a été reconstruite au XVIIIe siècle et l'intérieur refait au XIXe siècle. Elle remonte probablement en partie au début du XIIIe siècle, comme en témoigne le portail occidental où des formes romanes accompagnent des chapiteaux gothiques, selon Balagna. La première travée a été reconstruite dans la seconde moitié du XVe siècle ; c'est aussi à cette période qu'ont été ouvertes les fenêtres de style gothique flamboyant dans le mur sud des deuxième et cinquième travées. La partie supérieure du clocher et certains contreforts ont été refaits à une date inconnue. Lors de la suppression de l'institution en 1777 par Pie VI, les biens furent attribués aux chevaliers de Malte, et en 1785 les religieux quittèrent la commanderie. Pendant la Révolution, ces biens devinrent nationaux puis furent rachetés par les habitants. L'église est partiellement classée au titre des Monuments historiques depuis le 2 octobre 1963. Sous les peintures intérieures du XIXe siècle ont été mis au jour des fragments de peintures murales plus anciennes.