Origine et histoire de l'Église Saint-Aquilin
Église Saint-Aquilin
L'église Saint-Aquilin, paroissiale catholique située à Fontenay-en-Parisis, domine la butte centrale du village et marque fortement le paysage par sa flèche culminant à 44 m. L'édifice mesure 42 m de longueur et 17 m de largeur, dimensions remarquables pour un bourg rural. Sa construction s'étend du XIe au XVIe siècle : des vestiges romans subsistent dans la partie inférieure du mur méridional du bas-côté sud et dans la base et le premier étage du clocher, tandis que la nef relève du XIIe siècle, le chœur du XIIIe siècle et certaines modifications de la Renaissance. La nef, reconstruite au troisième quart du XIIe siècle, présente de grandes arcades en tiers-point non moulurées reposant sur des piliers cylindriques et des chapiteaux sculptés de feuillages relevant du gothique primitif. Une charpente en carène renversée, posée au XVIe siècle, couvre la nef et les bas-côtés et a obstrué la plupart des fenêtres hautes. Le chœur, bâti en plusieurs campagnes entre le début et le milieu du XIIIe siècle, est composé de travées droites voûtées en ogives sexpartites et d'une abside à pans coupés entourée d'un déambulatoire réduit à trois travées sans chapelles rayonnantes. Cette disposition du chevet, sans équivalent dans la région, associe une élévation en deux niveaux et des fenêtres hautes sans triforium. Les grandes arcades diffèrent entre le côté nord et le côté sud du chœur : au nord les colonnettes s'arrêtent sur des tablettes, au sud elles descendent jusqu'au sol et les arcades sont à double rouleau adossées à des piliers cruciformes. Le clocher, dont le second étage a été ajouté au XIIIe siècle, combine une base romane et un beffroi gothique richement sculpté, terminé par une flèche octogonale en ardoise. La façade occidentale, remaniée à la Renaissance, conserve en bas trois arcatures en tiers-point et un tympan sculpté ; la partie supérieure est percée d'une grande baie en arc brisé dépourvue de remplage. La chapelle baptismale, édicule Renaissance élevé au nord-ouest en 1583, présente une corniche sculptée, une frise de triglyphes et des baies rectangulaires sur deux niveaux. Les travaux de la fin du XVIe siècle ont en outre entraîné la reconstruction extérieure du déambulatoire et des fenêtres hautes de l'abside, ainsi que l'exhaussement des murs des bas-côtés. L'église a été classée monument historique en 1886 ; sa restauration extérieure a été menée à son terme en 2013, tandis que l'intérieur reste largement celui du milieu du XIXe siècle. L'édifice est visible de loin grâce à sa situation en promontoire et s'atteint principalement par la rue de l'Église ou par le chevet, la façade occidentale donnant sur la place Stalingrad. Les origines documentaires de Fontenay remontent à des actes médiévaux, et la première mention d'une église locale apparaît au début du XIIe siècle dans une charte liée au prieuré Saint-Martin-des-Champs. Une dédicace de 1451 atteste du double patronage de saint Vincent et de saint Aquilin ; des reliques attribuées à saint Aquilin et un fragment de la Vraie Croix conservés dans l'église ont favorisé les pèlerinages et les dons qui expliquent l'ampleur du bâtiment. Les campagnes de construction ont laissé des marques visibles : baies romanes fortement ébrasées dans le soubassement, archivoltes, chapiteaux à feuilles plates et tailloirs moulurés reflétant la transition du roman vers le gothique primitif. À l'intérieur, la nef et le chœur communiquent avec les bas-côtés par de larges arcades en tiers-point ; les chapiteaux de la nef, variés, portent palmettes et feuillages stylisés et témoignent d'un parti non prévu pour le voûtement de la nef. Les fenêtres hautes bouchées du XIIe siècle sont encore lisibles sur les murs de la nef, une seule subsistant au-dessus de la dernière travée sud ; la grande baie occidentale du XVIe siècle compense en partie cet obturage. Les bas-côtés conservent des voûtes en carène renversée et, dans le bas-côté sud, deux étroites baies romanes basses évoquent la chapelle primitive. La base du clocher présente des chapiteaux soignés à faisceaux de colonnettes et une sculpture régulière qui s'apparente plutôt à la première période gothique. Le déambulatoire, sans chapelles rayonnantes et réduit à trois travées, comporte des chapiteaux dont la disposition évoque des solutions observées à Royaumont et dans quelques églises voisines. Le mobilier comprend des éléments classés monuments historiques : copies de tableaux de Nicolas Poussin, la partie instrumentale et le buffet de l'orgue de tribune, quinze stalles provenant de l'abbaye Saint-Victor, une chaire à prêcher, des sièges et encadrements des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que les vantaux en bois du collatéral nord. Sous l'Ancien Régime la cure relevait du prieuré Saint-Martin-des-Champs et de l'archidiocèse de Paris ; après la Révolution la paroisse a été rattachée au diocèse de Versailles puis, lors d'une réorganisation, au diocèse de Pontoise, et elle est aujourd'hui desservie par le curé de Goussainville. L'église conserve des inscriptions et des dalles funéraires rappelant l'importance de familles locales, notamment les Pluyette, donateurs et titulaires de la cure sur plusieurs générations. Extérieurement, le chœur en pierre de taille, sobre dans son décor, présente des contreforts poursuivis par des arcs-boutants, des pinacles et des vases qui rythment le chevet, tandis que la toiture affiche des tuiles de trois couleurs formant des losanges à motifs verts.
