Origine et histoire de l'Église Saint-Aré
L'église Saint-Aré se situe dans le centre ancien de Decize, entre la Loire et la Vieille Loire, dans le sud de la Nièvre. Elle est dédiée à saint Aré, évêque de Nevers, et la tradition rapporte qu'à sa mort on le plaça dans une barque sur la Loire qui s'échoua à Decize, où il fut inhumé. La crypte actuelle a été aménagée autour d'une grotte et peut-être d'un ancien temple gallo-romain ; une statue de la Vierge dite Notre-Dame de sous-terre y fut longtemps vénérée pour ses miracles. Le chœur et les absides, vestiges des XIe et XIIe siècles, sont les parties les plus anciennes conservées ; l'édifice a ensuite été profondément transformé aux XVe et XIXe siècles. En 1842, l'effondrement des murs du château surplombant l'église détruisit la nef, une partie du transept et plusieurs chapelles latérales. Le chœur et la crypte ont été classés au titre des monuments historiques dans la liste de 1875, tandis que le reste de l'église a été inscrit le 18 janvier 1991. Le dimanche 27 décembre 2020, une voiture pénétra violemment dans l'édifice depuis le parking avant une messe, détruisant le portail et un pilier de bois soutenant le balcon et l'orgue, et blessant trois personnes.
L'église renferme plusieurs objets remarquables. Dans la crypte se trouvent une statuette de pierre décapitée du XVIe siècle portant des armoiries, une Vierge à l'Enfant en pierre du XVe siècle, un retable sculpté en pierre du XVIe siècle mesurant 80 cm de haut sur 150 cm de large et représentant cinq saynètes séparées par des pilastres et surmontées d'une arcature de style Renaissance, avec aux extrémités les figures agenouillées du donateur et de la donatrice et quelques écussons d'armoiries ; ce retable, restauré en 1974, est en deux morceaux et une scène manque presque entièrement. On y conserve aussi une statue en bois de saint Paul du XVIIIe siècle d'environ un mètre, une plaque funéraire gravée et sculptée du XVIIe siècle haute de 1,40 m et large de 80 cm relative à Jacques Salonnier, sieur de Lagarde, une autre Vierge à l'Enfant au visage abîmé, une statue de pierre d'un moine chartreux amputée d'un bras, un bas-relief du XVIe siècle représentant le Christ au jardin des Oliviers et un groupe en bois sculpté illustrant l'éducation de la Vierge par sainte Anne. Dans la partie haute de l'église se trouvent deux bénitiers en bronze en forme de vasque de 70 cm de diamètre munis de quatre anses et ornés d'un bandeau inscrit et de médaillons gravés, dix-huit stalles en bois taillé du XIXe siècle, une peinture sur toile intitulée L'Institution du rosaire datant du XVIIIe siècle, ainsi que les deux vantaux en bois du portail latéral composés de panneaux à serviettes séparés par des colonnettes.