Origine et histoire
En 1487, les consuls de Villefranche-de-Rouergue donnent un terrain à l'ordre des ermites de Saint-Augustin pour y établir un couvent pour douze religieux. Les travaux commencent en 1488 avec l'édification d'une première chapelle, puis la première pierre de l'église conventuelle actuelle est posée le 20 avril 1520. En 1561, les Huguenots s'emparent de l'église et les religieux doivent fuir le couvent ; de 1563 à 1585, l'évêque Jacques de Corneillan transforme l'ensemble en collège, avant le retour des religieux en 1585. La construction du clocher et du chœur s'étend de 1588 à 1591. La porte d'entrée du couvent, reconstruite en 1636, dépend aujourd'hui d'une habitation privée. En 1742, les religieux sont expulsés et le couvent vendu en trois lots. L'église présente une nef à vaisseau unique répartie en trois travées carrées, voûtées en croisées d'ogives, de même que les bas-côtés qui abritent deux chapelles communicantes ; la première chapelle sud a été agrandie. Le chœur offre une abside à sept pans percée de cinq grandes baies, fermées par des verrières refaites en 1850, tout comme celles des chapelles. L'architecture relève de la tradition du gothique méridional, avec des chapelles communicantes, tandis que les chapiteaux empruntent leur répertoire au vocabulaire de la Renaissance. La deuxième travée du bas-côté sud contient la chapelle de la famille Pomairols, dont le décor Renaissance se distingue par sa qualité malgré des altérations. En 1507, Jean-Nicolas de Pomairols (?-1507), capitaine des gens de pieds et trésorier des troupes au service de Louis XII et François Ier, demande dans son testament rédigé à Fornovo di Taro la construction d'une chapelle funéraire dédiée à saint Nicolas dans l'église du couvent des Augustins ; il a probablement été un des bienfaiteurs de l'établissement. Originaire du Dauphiné, Jean-Nicolas s'est marié dans la ville où sa famille s'est établie et où elle est documentée à partir de 1489 ; plusieurs membres de la famille ont été maîtres de la monnaie de la ville. En 1538, Jean de Pomairols (1480-ca 1558, 1er consul de Villefranche en 1535) fait don de 300 écus pour l'embellissement de la chapelle ; le décor peint, le retable en pierre et le lavabo en niche pourraient remonter à cette époque. Vers 1800, l'église menace ruine ; des travaux de restauration commencent en 1818 et l'édifice est de nouveau ouvert au culte en 1822. La flèche du clocher est démolie en 1840. En 1824 la commune acquiert plusieurs maisons pour agrandir la place publique jouxtant l'église et dégager la façade ouest ; en 1843 un portail néo-gothique est percé sur cette façade, accompagné de deux baies en partie haute de part et d'autre de la rose, et la tribune est alors reconstruite et rehaussée. En 1853 la commune acquiert les maisons accolées au mur sud pour les raser, et le curé Vidal fait réaliser des travaux d'embellissement en 1845 et 1846. La construction de la grande sacristie débute en 1862, tandis qu'un clocher néo-gothique est reconstruit par les architectes diocésains Étienne-Joseph Boissonnade et Jean-Baptiste Vanginot. En 1925, l'ancienne sacristie accolée au côté nord du chevet est démolie. L'église est désaffectée en 1963.