Origine et histoire de l'Église Saint-Augustin
L'église Saint-Augustin, située dans le 8e arrondissement de Paris, a été construite entre 1860 et 1871 par Victor Baltard et inaugurée en 1868. Conçue dans la perspective du boulevard Malesherbes, elle associe une ossature métallique à un habillage en pierre. L'édifice est orné d'un riche décor caractéristique de l'éclectisme du Second Empire, avec des peintures de Bouguereau, Flandrin, Bérar, Signol, Denuelle et Lamaire, des sculptures de Carrier-Belleuse et Chapu, ainsi que des vitraux de Claudius Lavergne et Champigneulle. Avant cette construction, une chapelle provisoire en bois dédiée à saint Augustin avait été élevée en 1831 au 11 rue de Laborde. L'église s'implante dans le quartier alors appelé Petite Pologne, devenu plus tard le quartier de l'Europe, qui a été profondément transformé par les aménagements haussmanniens et l'extension d'immeubles résidentiels. En janvier 1867, l'abbé Langénieux fut nommé à la cure et contribua à accélérer les travaux et à faire édifier un presbytère pouvant loger le curé et vingt vicaires. Napoléon III avait souhaité que la crypte accueille les sépultures des princes de la famille impériale, la sépulture des souverains devant rester à la basilique Saint-Denis ; l'empereur mourut toutefois en exil et fut inhumé à l'abbaye Saint-Michel de Farnborough. L'implantation au carrefour des boulevards Haussmann et Malesherbes, très fréquentés et situés sur un pavage ancien, rend l'église particulièrement exposée au bruit de la circulation, perceptible jusque dans la nef. C'est dans cette église que Charles de Foucauld se convertit en 1886 sous l'influence de l'abbé Huvelin, et c'est également là qu'Edmond Rostand épousa Rosemonde Gérard en 1890 ; à la même époque, l'organiste en poste était le compositeur Eugène Gigout. La façade a été restaurée entre septembre 2016 et janvier 2018 pour un montant de 4,2 millions d'euros, financés par la ville de Paris et le ministère de la Culture, mais l'édifice présente encore des problèmes : la coupole est protégée par un filet pour éviter la chute de pierres, deux écoinçons peints par Émile Signol ont été déposés et entreposés sur la tribune du bras gauche du transept, et le 19 juin 2021 de fortes infiltrations ont été constatées dans la nef. Conçu par Baltard et secondé par Émile Vaudremer, l'édifice se distingue par sa structure moderne et par un style éclectique qui synthétise des éléments romans, byzantins, gothiques, Renaissance et baroques. Il s'agit du premier grand édifice religieux à employer le fer et la fonte à cette échelle ; l'église mesure près de 100 mètres de long et sa coupole dépasse 80 mètres de hauteur, la structure métallique permettant de se passer des contreforts traditionnels. Le plan, dicté par un terrain irrégulier, se traduit par une façade étroite et un chœur très vaste, les chapelles latérales devenant de plus en plus imposantes à l'approche du chœur. Sur la façade, les symboles des quatre évangélistes surplombent les arcades et les douze apôtres sont disposés sous la rosace ; l'ensemble extérieur comporte des coupoles d'allure pseudo-byzantine, une frise représentant Jésus et les apôtres, des sculptures des évangélistes et un chevet marqué par ses coupoles et son lanternon. À l'intérieur, les colonnes en fonte jouent un rôle structurel et décoratif, ornées d'anges polychromes ; les vitraux de la nef sont dus au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal, tandis que la grande rosace est l'œuvre de Prosper Lafaye. Parmi les œuvres picturales se trouvent Le Baptême de saint Augustin et La Mort de sainte Monique par Diogène Maillart, ainsi que Le Festin de Balthazar par Claude Guy Hallé, et une fresque de William Bouguereau dans le chœur. Le grand orgue de tribune, réalisé par Charles Spackman Barker et construit en 1867-1868, fut inauguré le 17 juin 1868 ; il fut l'un des premiers à intégrer l'électricité et a été restauré par Cavaillé-Coll, Beuchet-Debierre et Dargassies. Cet instrument comprend trois claviers de 56 notes, un pédalier de 30 notes, 54 jeux et des transmissions mécaniques équipées de la machine Barker ; Suzanne Chaisemartin en fut titulaire de 1949 à 1997. L'orgue de chœur, d'origine Cavaillé-Coll-Mutin (1899) et refait par Danion-Gonzalez puis Dargassies, comporte deux claviers de 61 notes, un pédalier de 32 notes, des transmissions électriques et 30 jeux, dont 21 réels.
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