Période
Haut Moyen Age, Moyen Age, XIIe siècle, XIIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le transept de l'église : classement par liste de 1862 - La nef de l'église avec son bas-côté : classement par arrêté du 14 avril 1909 - Les constructions dépendant du Service de la Guerre, tant intérieurement qu'extérieurement : choeur, transept, chapelle et clocher : classement par arrêté du 20 août 1913 - Les bâtiments du prieuré et le sol de la cour, en totalité, à l'exception des parties classées (cad. AK 42) : inscription par arrêté du 10 août 2005 - L'aile est du prieuré, en totalité (cad. AK 42) : classement par arrêté du 29 mai 2006
Origine et histoire de l'Église Saint-Ayoul
L'ancienne abbaye ou prieuré Saint-Ayoul se situe dans la ville-basse de Provins, rue Abélard, en Seine-et-Marne. La découverte de reliques attribuées à saint Aigulphe (Ayoul) dans le val de Provins, d'abord enfouies selon la tradition, est à l'origine du lieu de culte ; ces reliques auraient été mises au jour sous l'impulsion de l'évêque de Troyes Sevin vers la fin du Xe siècle, entraînant des miracles et la fondation d'un prieuré bénédictin en 1048. L'église et le prieuré furent donnés à l'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle par Thibaud Ier de Champagne avec l'autorisation du roi Henri Ier ; Robert, envoyé comme prieur, fut par la suite impliqué dans la fondation des abbayes de Molesme et de Cîteaux. Le monastère s'est développé au sud de l'église et l'édifice a fait l'objet de multiples remaniements : le transept remonte au XIIe siècle, la salle capitulaire au XIIIe et un grand chœur fut élevé en 1280 à l'emplacement de l'absidiole sud. L'église fut partiellement détruite par un incendie en 1157 puis rapidement reconstruite, et des transformations se sont poursuivies jusqu'à l'époque moderne ; entre 1753 et 1763 les ailes ouest et sud de l'abbaye furent reconstruites et une galerie en bois du XVIIIe siècle modifia la façade occidentale. À la Révolution le prieuré fut vendu par lots, une aile du cloître fut transformée en habitations, le chœur servit de bûcher et de remise, et une partie de l'ensemble fut utilisée pour la manutention militaire ; l'État acquit l'ensemble en 1828 et l'intégra à une caserne. Une partie de l'église, anciennement propriété de l'État, a été transférée à la commune le 1er janvier 2007. L'architecture principale, héritée du XIIe siècle, relève d'un gothique primitif mais de nombreux éléments proviennent de campagnes de reconstruction postérieures. Le monument est protégé au titre des monuments historiques par campagnes successives : le transept a été classé, la nef classée séparément, puis le chœur, la chapelle et le clocher, tandis que le reste du prieuré et une aile ont été inscrits et classés à des dates ultérieures. Le mobilier conserve des sculptures des XVIe au XIXe siècles, parmi lesquelles une Vierge de Pitié accompagnée de saint Jean et de Marie-Madeleine attribuée à Jacques Jubert, une Vierge de l'Assomption en albâtre entourée de deux anges musiciens, un saint Ayoul céphalophore, une plaque funéraire réalisée par Pierre Godot, un haut-relief représentant un évêque et un monument funéraire du XIXe siècle. Les peintures comprennent notamment une Assomption et un Christ au Calvaire du XVIIe siècle ainsi qu'un tableau de Jésus parmi les docteurs par Charles Thévenin au XVIIIe siècle. Les verrières et vitraux datent principalement des XVIe et XVIIe siècles. Parmi les autres éléments remarquables se trouvent un autel avec tabernacle et retable, des bancs du XVIIIe siècle pour les clercs et les marguilliers, une clôture de chœur du XVIIIe siècle, un orgue de tribune daté de 1777 et des vantaux également du XVIIIe siècle. Des notices bibliographiques et des ressources en ligne complètent les informations disponibles sur ce site majeur du patrimoine provinois.
