Origine et histoire de l'Église Saint-Barthélemy
L'église Saint-Barthélemy de Fleury-la-Montagne, située dans la commune du même nom en Saône-et-Loire, est bâtie en calcaire doré du Brionnais. Elle est sans doute du XIIe siècle : le chœur, l'abside, une partie du clocher et le portail occidental sont romans, et elle aurait été commencée après une donation à l'abbaye de Cluny mentionnée en 1119. L'intérieur a été transformé à partir de 1783 et au cours de la première moitié du XIXe siècle. L'édifice bénéficie d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 29 octobre 1926. Le clocher, une tour carrée élevée sur la travée de chœur, comporte trois niveaux de baies, particularité pour une église à nef unique. La nef a été reconstruite et agrandie au XIXe siècle, et la nouvelle façade intègre le portail roman. Ce portail présente deux chapiteaux : celui du nord est orné de feuilles d'acanthe et de deux animaux musiciens, un bouc et un âne ; celui du sud, également sculpté de feuilles d'acanthe, montre un faune vêtu d'un pagne tenant dans la main gauche une fronde et dans la droite un bouclier. Le linteau représente l'Adoration des mages encadrée par deux roues à fond de damier, dont celle de droite abrite la Vierge et l'Enfant. Le tympan montre le Christ en majesté, dans sa mandorle, entre deux personnages assis que l'on identifie peut‑être à la Vierge Marie et à saint Jean. René Duvernoy note une nette différence de style entre le linteau et le tympan : les figures du linteau, aux plis multiples et concentriques, relèvent d'un art bourguignon, tandis que celles du tympan, plus calmes et lourdes, ont des draperies aux larges plis repassés rappelant Moissac, Beaulieu et les chapiteaux de Cluny ; le drapé de l'épaule gauche du personnage nimbé est particulièrement révélateur. Autre particularité, un cadran solaire est peint sur le mur oriental de la travée de chœur, au sud de l'abside. Des images montrent le chevet, le tympan, le cadran solaire, l'intérieur de l'église et l'un des chapiteaux, notamment l'âne musicien. Édifice consacré du diocèse d'Autun, l'église dépend de la paroisse Saint-Hugues-en-Brionnais-Bords-de-Loire (siège à Marcigny) ; elle en est affectataire au titre de la loi de 1905 et demeure un lieu de culte catholique.