Origine et histoire de l'Église Saint-Barthélemy
L'église paroissiale Saint-Barthélémy de Vaugines se situe au sud du Luberon, au débouché d'anciens itinéraires et en bordure du ruisseau de Laval. Un premier sanctuaire, dédié à Saint-Sauveur, fut élevé sur ce site au XIe siècle ; en subsistent le mur du chevet, l'abside centrale et l'absidiole sud. Le territoire de Vaugines apparaît dans les sources en 1004, et un document de 1099 confirme l'existence d'un établissement religieux lié à l'abbaye de Psalmody. Au XIIe siècle, une annexe rectangulaire fut ajoutée au sud, ouverte sur la troisième travée de la nef ; cette salle, voûtée en plein cintre, pourrait être la seule pièce conventuelle conservée. Avec la fondation du village au début du XIIIe siècle, la nef fut reconstruite : une nef de trois travées voûtées, plus large que l'ancienne, remplaça l'édifice primitif. L'église devint paroissiale sous le vocable de saint Pierre à cette époque, puis prit celui de saint Barthélémy à la fin du XVe siècle lors de la réoccupation du village. Les troubles des XIVe–XVe siècles entraînèrent un abandon du village et de l'église entre environ 1350 et 1450 ; le site fut réoccupé en 1478. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la population croissante conduisit à l'agrandissement de l'édifice par l'ouverture de chapelles latérales sur la nef, notamment les chapelles dédiées au Rosaire, à sainte Anne, à saint Sébastien et au Saint-Sacrement, ainsi qu'une chapelle nord voûtée en croisée d'ogives. En 1783 fut élevé un clocher-tour au-dessus de l'abside centrale ; l'église possédait déjà au moins une cloche datée de 1614. La construction d'une sacristie moderne contre le mur est de l'église entraîna la disparition de l'absidiole nord. L'ensemble a conservé quelques fragments de peintures murales à l'intérieur et l'ancien cimetière attenant, désormais désaffecté, abrite plusieurs pierres tombales du XIXe siècle. De l'édifice bénédictin primitif subsistent des éléments comparables à ceux d'autres monuments régionaux du XIe siècle, mais en l'absence de fouilles le plan exact de l'église originelle reste difficile à préciser. L'abside centrale semi-circulaire, inscrite dans un massif rectangulaire, est voûtée en cul-de-four et éclairée par une baie en plein cintre ; l'absidiole sud présente une baie axiale soigneusement appareillée. La nef du XIIIe siècle est couverte d'une voûte en berceau brisé maintenue par des doubleaux à double ressaut et des murs gouttereaux épaissis et confortés extérieurement. Une copie de l'autel tabulaire en marbre blanc était placée dans l'avant-chœur ; l'original, daté des VIe–VIIIe siècles, a été retrouvé dans une maison en ruines et est conservé au musée Calvet. L'église et l'ancien cimetière avec leur enclos sont classés au titre des monuments historiques depuis le 20 janvier 2000. Le site a servi de décor pour les films Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri, tirés de Marcel Pagnol, notamment pour la célèbre scène du banc. Un musée lapidaire présente notamment l'autel de Vaugines et quelques éléments du mobilier.