Origine et histoire de l'Église Saint-Barthélemy
L'église Saint-Barthélemy de Villeneuve-sur-Verberie (Oise) est une paroisse catholique située rue des Flandres, en lisière est de la forêt d'Halatte et à proximité de la vallée de l'Oise, dans le Parc naturel régional Oise‑Pays de France. L'édifice relève de la première période gothique (années 1160‑1180) et conserve une forte influence romane, à l'exception des deux portails remarquables et de l'étage de beffroi du clocher. Les portails s'inspirent de la collégiale Saint‑Frambourg de Senlis et le clocher évoque la cathédrale de Senlis. L'ajout d'une chapelle au nord de la première travée du chœur au XIIIe siècle et de l'unique bas‑côté nord à la fin du XVe siècle ont rendu le plan dissymétrique. Le voûtement d'ogives de la nef, réalisé à la même époque, a profondément modifié l'aspect intérieur, tandis que le chœur a peu évolué depuis sa construction et demeure la partie la plus remarquable de l'église. Le chœur présente de belles voûtes, dont la deuxième comporte des ogives sculptées de fleurettes, et des chapiteaux d'une sculpture originale et très fouillée ; deux d'entre eux sont historiés et sont considérés comme exceptionnels pour le département. L'édifice, classé monument historique par arrêté du 9 mars 1921, est aujourd'hui rattaché à la paroisse Saint‑Rieul de Senlis ; les messes dominicales s'y tiennent le samedi précédant le quatrième dimanche du mois, un mois sur trois, à 18 h 30. L'église, bâtie en retrait et parallèle à la RD 932a, s'inscrit dans l'enclos du cimetière qui masque partiellement façade et chevet, si bien que seules les élévations latérales sont pleinement visibles. L'histoire du village est mal documentée ; la plus ancienne mention connue figure dans une lettre du temps de Philippe de Dreux, recopiée par le chanoine Afforty, et la paroisse apparaît liée au prieuré Saint‑Symphorien de Pont‑Sainte‑Maxence et à l'abbaye Saint‑Symphorien de Beauvais. La partie la plus ancienne de l'église est le chœur de deux travées dont les élévations extérieures et la décoration des fenêtres latérales sont d'allure romane, tandis que certains chapiteaux intérieurs évoquent la nef de la cathédrale de Senlis et sont datables par déduction des années 1170. La grande baie du chevet, d'allure flamboyante avec un remplage influencé par la Renaissance, appartient à une phase plus tardive. Des travaux importants, après la guerre de Cent Ans, ont conduit au percement du bas‑côté nord et au voûtement de la nef au XVe siècle ; une plaque de plomb retrouvée en 1793 atteste d'une nouvelle consécration célébrée le 22 mai 1510 marquant la fin de ces réparations, à l'exception de la baie du chevet et des clés de voûte. Le croisillon nord, ajouté vers la fin du XIIIe siècle, sert depuis longtemps de sacristie et communique faiblement avec les travées adjacentes en raison de la tourelle d'escalier logée dans l'angle. Sur le plan, l'église comprend une nef de quatre travées avec un unique bas‑côté au nord, un chœur de deux travées à chevet plat, et une chapelle désormais convertie en sacristie ; le clocher, implanté au‑dessus de la première travée du chœur, est coiffé d'un toit en pavillon aplati et l'ensemble est voûté d'ogives. L'architecture intérieure contraste entre une nef aux proportions trapues, résultat d'un édifice initialement non voûté et aux piliers engagés ovales, et un chœur plus élancé où l'arc triomphal, les faisceaux de colonnettes et les corbeilles sculptées témoignent d'un travail de grande qualité ; les scènes historiées — dont une Nativité et une Fuite en Égypte — sont d'une facture rare dans le département. À l'extérieur, les deux portails gothiques, l'un occidental et l'un méridional, présentent des archivoltes et des colonnettes décorées, tandis que le clocher carré à trois niveaux, dont l'étage de beffroi aux larges baies abat‑son est richement orné, domine la composition malgré une flèche en charpente jugée trop basse. Le mobilier comporte plusieurs éléments protégés au titre des monuments historiques : la Vierge à l'Enfant en pierre (classée), la statue de saint Louis et celle de saint Barthélemy (inscrites), la dalle funéraire d'Antoine Mouton (classée), des panneaux peints provenant d'un confessionnal et d'autres panneaux peints ainsi que le fond peint d'une armoire de sacristie (inscris), et sept chapiteaux du chœur classés au titre des objets.