Origine et histoire
L'église Saint‑Baudile de Tornac est une église romane située à Tornac (Gard, Occitanie). Elle se dresse à 700 m au sud‑ouest du village, au milieu de vignes et de cyprès, en vue des ruines de l'abbaye de Tornac. Un monastère dédié à saint Étienne existe à Tornac depuis le IXe siècle, mentionné sous les noms Tornagus (814) et Cellula Tornagus Sancti‑Stephani (817), puis Tornacus (922). L'édifice fut un prieuré bénédictin de fondation ancienne et l'édifice actuel a été reconstruit au XIIe siècle puis consacré par le pape Gélase II en 1118. Aux XIIe et XIIIe siècles, le monastère apparaît sous diverses formes dans les sources anciennes (Abbatia Tornacensis, Prior de Tornaco, Tornacense monasterium, Al monestier de Tornac, Monasterium de Tornaco). La première mention de la paroisse figure en 1345 comme Parrochia de Tornaco, puis en 1437 sous le nom de Parrochia Sancti Baudilii de Tornaco, ce qui montre que le patron de la paroisse était saint Baudile, évangélisateur de Nîmes et martyr du IIIe siècle. La communauté relevait de la viguerie d'Anduze et du diocèse de Nîmes, avant de dépendre du diocèse d'Alais. Au XVIe siècle, devenue prieuré conventuel de l'ordre de Cluny, elle prit le double vocable de Saint‑Étienne et Saint‑Sauveur (référence de 1579). L'église a subi de nombreuses vicissitudes : détruite au XVIe siècle, reconstruite au XVIIe siècle, puis brûlée en 1702. Classée au titre des monuments historiques depuis le 8 juillet 1911, elle a fait l'objet de travaux de restauration initiés en 1984 par une association de sauvegarde du patrimoine et conduits sous la direction des Monuments Historiques jusqu'en 1994. L'édifice présente un plan en croix latine avec une nef unique de deux travées, un chevet semi‑circulaire et de petites chapelles latérales faisant office de transept, lesquelles saillent extérieurement au niveau de la travée de chœur et du début de la nef. Il est bâti en pierre de taille assemblée en moyen appareil et couvert de tuiles, le chevet reposant sur un soubassement en moellon. La maçonnerie montre des traces d'opus monspeliensis (appareil alterné) au chevet et des réparations identifiables à la teinte blanche de certaines pierres. Le chevet semi‑circulaire est orné d'arcatures reposant sur des modillons géométriques et d'une frise de dents d'engrenage ; il est percé d'une fenêtre absidiale axiale à double ébrasement et d'une fenêtre sud à simple ébrasement, le côté nord étant aveugle. La façade occidentale, renforcée par deux puissants contreforts, s'ouvre par une porte en plein cintre à double ébrasement dont l'arc interne présente des claveaux alternés et un arc torique ; le pignon est percé d'une baie cintrée à simple ébrasement et surmonté d'un clocheton à une baie campanaire. L'abside, couverte d'une voûte en cul‑de‑four et précédée d'une courte travée de chœur, n'est percée que de deux fenêtres. La nef, voûtée en berceau légèrement brisé, est rythmée par de hauts pilastres reliés par de grands arcs de décharge, et des passages hauts et étroits situés près de la travée de chœur donnent accès aux chapelles latérales.