Construction initiale XIe siècle (≈ 1150)
Édification de la nef et du clocher-porche romans.
XIIe siècle
Ajout du chœur
Ajout du chœur XIIe siècle (≈ 1250)
Construction du chœur gothique et possible élévation en abbaye.
XIVe ou XVe siècle
Fortification de l'église
Fortification de l'église XIVe ou XVe siècle (≈ 1550)
Renforcement des murs et ajout de tourelles pendant la Guerre de Cent Ans.
1621
Reprise par les royalistes
Reprise par les royalistes 1621 (≈ 1621)
L'église, utilisée par les huguenots, est reprise par les royalistes.
1860
Restauration et légende
Restauration et légende 1860 (≈ 1860)
Restauration durant laquelle la sculpture du lapin fumant la pipe aurait été ajoutée.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Eglise y compris le retable du XVIIIe siècle (cad. A 865) : inscription par arrêté du 18 décembre 1956
Personnages clés
Richard Cœur de Lion
Possible lien avec l'élévation du prieuré en abbaye.
Victor Dupont
Architecte responsable de la restauration du XIXe siècle.
Origine et histoire de l'Église Saint-Benoît
L’église Saint-Benoît, dédiée à saint Benoît de Nursie, se situe à Saint-Benoist-sur-Mer, en Vendée, et est inscrite au titre des Monuments historiques depuis le 18 décembre 1956. Les vestiges archéologiques visibles dans ses murs témoignent de l’histoire complexe de l’édifice. La nef et une partie du clocher constituent les éléments les plus anciens ; la nef daterait du XIe siècle. Au XVIIe siècle, l’église servit de place d’armes aux huguenots avant d’être reprise par les royalistes en 1621. Elle est aujourd’hui accessible aux visiteurs et un lapin sculpté fumant la pipe orne le toit, sujet de trois légendes locales.
Selon la première légende, lors d’un bombardement durant la Guerre de Cent Ans, l’église fut partiellement détruite puis reconstruite par des moines, dont l’un aurait sculpté un lapin fumant la pipe à partir d’un bloc de pierre, qui fut finalement placé sur le toit. La seconde légende raconte qu’un curé, surpris à fumer la pipe en nourrissant ses lapins pendant le Carême, aurait jeté sa pipe dans la cage aux lapins, d’où l’image du lapin fumeur. La troisième version, transmise par un ancien dont le grand-père fut charpentier lors d’une restauration en 1860, attribue la sculpture à des ouvriers qui auraient posé sur le toit une effigie en plâtre d’un « chaud lapin » facétieux, ajoutant ensuite la pipe pour plaisanter.
L’église paraît avoir été à l’origine une chapelle liée à un prieuré, comme l’indique une porte murée sur la façade sud. Son plan est longitudinal avec un clocher-porche, alors que beaucoup d’églises de la même époque adoptent un plan en croix latine. La première construction du XIe siècle comprenait une nef à un seul vaisseau quadrangulaire précédée d’une tour carrée abritant un narthex au rez-de-chaussée et un clocher à l’étage ; ces parties subsistent encore. Le narthex est surmonté d’une coupole romane reposant sur des trompes, l’une d’elles ayant disparu, sans doute lors de la destruction partielle subie pendant la Guerre de Cent Ans, avant que l’église ne soit fortifiée.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, un chœur fut ajouté et couvert d’une coupole en croisée d’ogives de style gothique angevin ; il est possible que cette élévation corresponde au changement de statut du prieuré en abbaye, peut‑être sous le règne de Richard Cœur de Lion. Le chœur abrite un retable richement décoré datant du XVIIIe siècle. Sans doute aux XIVe ou XVe siècles, lors de la Guerre de Cent Ans, l’église fut renforcée pour servir d’abri aux habitants des campagnes éloignés des châteaux de Moricq et de Curzon ; les larges contreforts flanquant la nef et les deux tourelles encadrant le porche remontent à cette période.