Origine et histoire de l'Église Saint-Blaise
L'église Saint‑Blaise est une église catholique implantée à Givrezac, en Charente‑Maritime. Elle présente un plan simple : une nef unique se prolongeant vers l'est par un sanctuaire en hémicycle coiffé d'une demi‑coupole. La nef, aux murs nus, est couverte d'une charpente ouverte ; un « banc des pauvres » court à la base des murs. Le sanctuaire, également couvert d'une charpente, est éclairé par cinq fenêtres et dépourvu d'ornements. À l'entrée du chœur, côté droit, se dresse une colonne romane dont le chapiteau est sculpté d'entrelacs. La façade occidentale, sobre, s'ouvre au rez‑de‑chaussée sur un petit portail antérieur au XIIe siècle : deux voussures en plein cintre reposent sur de courts piliers et deux colonnettes. Vers le milieu de la toiture s'élève un pignon campanile à deux baies. La cloche, en bronze, porte l'inscription « DONNE PAR LES PAROISSIENS DE GIVREZAC 1784 TURNAUX M'A FAITE. BORDEAUX », est datée de 1784 et a été classée comme objet en 1911 ; ses dimensions figurent h = 46 ; la = 49. Les murs de la nef sont percés d'étroites fenêtres romanes aux cintres taillés dans un seul bloc de pierre. La façade absidale est rythmée en travées ; le texte évoque neuf travées, tandis que le chevet est par ailleurs décrit en sept pans, dont deux pour le chœur et cinq pour la partie semi‑circulaire. Les trois baies romanes de l'abside, en plein cintre, présentent des décors géométriques ; les deux baies du chœur sont sans décor. Sur les pans sud, sud‑est et est, un large bandeau damier coupe partiellement la surface et trois colonnes engagées encadrent ces zones. La corniche de l'abside, bordée d'un rang de disques accolés, s'appuie sur les colonnes et accueille une suite de quinze modillons figurés. Toute la sculpture figurée romane est concentrée sur cette corniche, accompagnée de trois chapiteaux sculptés. Le premier chapiteau montre un lion bicorporé qui semble entraîner un homme par les pieds ; sur la petite face, un second lion pose ses pattes sur la croupe du premier. Le deuxième chapiteau rassemble deux créatures androcéphales : l'une rappelle à la fois des figures de sirènes et des attitudes exhibitionnistes, l'autre a un corps de serpent qui se déroule sur l'astragale et tient la jambe de l'autre personnage. Le troisième chapiteau est décoré de feuillages simples. Les modillons, dont le style rapproche la sculpture de celle des églises voisines de Champagnolles et de Saint‑Quantin‑de‑Rançanne, datent vraisemblablement de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle et pourraient être l'œuvre du même atelier. La série comprend des motifs variés — chouettes, oiseaux, musiciens, personnages en tunique, hommes nus, figures ithyphalliques, joueurs d'instruments, têtes animales stylisées, un cheval, deux poissons, ainsi que des éléments géométriques comme un point de diamant et des cylindres — et nombre d'entre eux évoquent la luxure ou des transgressions morales. Parmi ces modillons se retrouvent des scènes explicites : des oiseaux qui se bécotent, des oiseaux picorant un personnage allongé, une femme et un homme exhibitionnistes, ainsi qu'une représentation d'homme mangeant une hostie circulaire interprétée comme un sacrilège eucharistique. Sur un contrefort du mur sud de la nef se situe le cadran canonial dit « cadran A » ; des traces de trois autres cadrans existent sur le mur de la nef. Ces cadrans solaires primitifs servaient aux clercs pour repérer les heures des actes liturgiques ; plusieurs cadrans peuvent coexister en raison de l'ombrage provoqué par la végétation ou après des badigeons qui masquaient les anciens repères. L'église est placée sous le patronage de saint Blaise. La façade occidentale et la nef datent du Moyen Âge, antérieurement au Xe siècle selon le texte, tandis que le chœur et l'abside sont attribués au XIe ou au début du XIIe siècle. L'église Saint‑Blaise est classée au titre des monuments historiques depuis 1910.