Origine et histoire de l'Église Saint-Brice
L'église Saint‑Brice, église catholique paroissiale de Saint‑Brice‑sous‑Forêt (Val‑d'Oise), trouve son origine dans une paroisse fondée au début du XIIe siècle. La construction de l'édifice actuel débute par le clocher central dans la seconde moitié du XIIe siècle, et se poursuit au début du XIIIe siècle par le croisillon nord et des chapelles latérales, témoins du gothique primitif puis rayonnant. Au début du XVIe siècle, l'édifice est agrandi par une nef, un chœur et des bas‑côtés dans le style gothique flamboyant, la consécration de plusieurs autels intervenant en 1525. Le chœur flamboyant, empiétant sur la route royale, est démoli lors de la rectification du tracé au XVIIIe siècle et la communauté se lance dans la construction d'une nouvelle nef ; la reconstruction, menée de septembre 1778 à mai 1780, donne à l'église sa façade néo‑classique. Seuls le clocher et le croisillon nord sont conservés des parties médiévales et sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 17 septembre 1964. L'intérieur est profondément modifié à la fin du XIXe siècle par une campagne de rénovation néo‑gothique, puis en 1980 le décor néo‑gothique est supprimé et la charpente laissée apparente, si bien que l'édifice présente aujourd'hui l'aspect d'une vaste salle rectangulaire.
L'église se situe au 89 rue de Paris (RD 11) et sur la place de l'abbé Salati ; sa façade donne sur la rue tandis que le chevet, en raison d'une orientation inversée, se trouve à l'ouest. L'élévation septentrionale est enclavée dans une propriété privée, si bien que les élévations du croisillon nord, qui reflètent l'état du XIIIe siècle, sont peu visibles depuis l'espace public ; cependant, à droite de la façade on distingue les arrachements du chœur gothique et d'une ancienne chapelle nord. Le plan est irrégulier et se compose essentiellement d'une vaste salle de sept travées couverte par un toit à deux pentes, les deux travées occidentales jouant le rôle de chœur liturgique ; le portail se situe dans la cinquième travée au sud, protégé par un porche, la sacristie étant accolée à la travée suivante et la tribune d'orgue occupant le début du vaisseau.
La base du clocher, ancienne croisée du transept, et le croisillon nord constituent les éléments architecturaux les plus remarquables : la base a été mutilée par la suppression de sa voûte et le bouchage d'arcades mais conserve des chapiteaux et des traces de polychromie, tandis que le croisillon offre un bel aperçu de l'architecture du début du XIIIe siècle. La croisée était définie par des doubleaux et des piles cantonnées de colonnettes, et plusieurs chapiteaux d'origine subsistent, sculptés de motifs végétaux inspirés de la flore locale. À l'extérieur, le clocher présente un étage de beffroi percé de baies gémelées en arc brisé, l'emploi de colonnettes et d'archivoltes et une double corniche de billes ; on y remarque des éléments sculptés, notamment trois chimères très dégradées. Le croisillon nord et les arrachements du chœur montrent des chapiteaux du XIIIe siècle et des voûtains, tandis que les parties non visibles avant les démolitions sont en moellons plus grossiers, attestant des campagnes de construction successives.
La façade néo‑classique, due à l'architecte Christophle, s'organise en trois segments flanqués de pilastres toscans, comporte un portail mouluré surmonté d'un entablement portant l'inscription VENITE ADOREMUS et une métope avec l'inscription HÆC EST DOMUS DOMINI ; elle tranche par sa rigueur avec la rusticité des élévations latérales en petit appareil. L'intérieur n'est guère marqué par l'architecture religieuse : la sacralité est surtout exprimée par le mobilier liturgique et les vitraux hagiographiques.
L'ensemble formé du retable du chevet, de l'ancien maître‑autel, du tabernacle et des deux statues d'anges adorateurs, donné en 1781 par M. Imbert, est classé au titre des objets par arrêté du 25 octobre 2011 ; le tabernacle doré de style baroque a été restauré en 2008. Parmi les autres éléments mobiliers figurent une châsse en bois doré renfermant un médaillon de reliques probablement liées à saint Brice, une plaque funéraire de fondation fragmentée datée de 1686, deux tableaux du XVIIIe siècle sous la tribune représentant la Nativité de Marie et l'Éducation de la Vierge, plusieurs statues des XIXe et XXe siècles ainsi que des fonts baptismaux en marbre rouge d'esprit néo‑classique. Les six vitraux hagiographiques du vaisseau central, posés lors des travaux de la fin du XIXe siècle et portant la signature J. Vantillard, représentent saint Paul apôtre, saint François de Sales, sainte Élisabeth, saint Joseph, saint Martin et saint Brice, tandis que la chapelle de la Vierge possède un vitrail de chevet imitant le style et les coloris du milieu du XVIe siècle. Paroisse indépendante, Saint‑Brice‑sous‑Forêt conserve l'église Saint‑Brice comme unique lieu de culte catholique communal ; les messes y sont célébrées tous les jours sauf le lundi.
