Origine et histoire de l'Église Saint-Catherine
L'église paroissiale Saint-Catherine, située à Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire), est un édifice catholique élevé sur l'emplacement d'une chapelle primitive et de fondation royale. Selon la tradition, Charles Martel y aurait déposé son épée après sa victoire sur les Sarrasins à la bataille de Tours. La même tradition rapporte que Jeanne d'Arc y a retrouvé cette épée en mars 1429. Après la mort de Jeanne d'Arc, Charles VII fit rebâtir la chapelle; d'après la tradition, le franciscain Hélie de Bourdeilles, nommé consulteur par Charles VII lors du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, prit part à la décision de reconstruction. L'église actuelle remonte au XVe siècle, sa fondation est datée de 1431 et son achèvement est attribué à la période de Charles VIII ou de Louis XII. Jean II Le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, fit édifier en 1415 une aumônerie pour accueillir et soigner les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. La chapelle avait été réduite en ruine au XVe siècle et fut brûlée en 1440 avant les reconstructions ultérieures. Au début du XVIIIe siècle, les habitants obtinrent la création d'une cure, transformant la chapelle en lieu de culte paroissial. L'édifice fit l'objet d'une importante restauration en 1859 conduite par l'architecte amboisien Sylvain-Philippe Châteignier. Protégée au titre des monuments historiques, l'église figure sur la liste par arrêté de 1862. Vue de l'extérieur, l'église présente un plan en croix latine parfaitement orientée et se caractérise par un style gothique flamboyant sobre et élancé; son architecture, pour modeste qu'elle soit, évoque davantage une collégiale ou une chapelle castrale. Le décor sculpté flamboyant se concentre principalement autour des portails et des transepts. Longue de 34 mètres et large de 12 mètres, l'église est surmontée d'un campanile de 41 mètres de hauteur; le transept, long de 26 mètres, comprend deux chapelles latérales. La chapelle droite, dédiée à sainte Catherine d'Alexandrie, contient un autel du XVe siècle composé de sept panneaux de style ogival flamboyant, autel vendu pendant la Révolution et retrouvé au XIXe siècle dans un moulin voisin, ainsi qu'un confessionnal de style gothique Tudor réalisé au XIXe siècle par l'ébéniste Chaffiot; le maître-autel est également l'œuvre de cet ébéniste. L'autre chapelle est consacrée à la Vierge Marie. Dans le chœur, la porte de la sacristie, à droite, est surmontée des armes de Boucicaut et de Jeanne d'Arc; en face se trouve la chapelle seigneuriale, édifiée au XIXe siècle. L'intérieur est orné d'une dizaine de vitraux et, en entrant, on peut voir sur la droite l'emplacement où la tradition situe la découverte de l'épée attribuée à Jeanne d'Arc. L'intérieur de l'église a inspiré le peintre William Etty dans son œuvre Jeanne d'Arc trouve l'épée dans la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois (1842-1846), conservée au musée des Beaux-Arts d'Orléans.