Origine et histoire de l'Église Saint-Christophe
L’église Saint-Christophe, dédiée à saint Christophe et située à Créteil (Val-de-Marne), conserve des vestiges très anciens et des apports médiévaux et modernes. Une petite église est attestée au IXe siècle et la crypte, d’origine plus ancienne, remonte au VIIIe siècle et a été remaniée au XIIIe siècle. Un clocher-porche a été construit au milieu du XIe siècle et, en 1163, la première pierre d’une nouvelle église a été posée. Aux XIIIe siècle ont été ajoutés un petit porche sur le bas-côté sud et une travée supplémentaire au nord, et l’édifice a pris des formes gothiques à la fin du même siècle. Le cimetière a été déplacé en 1821. Plusieurs campagnes de restauration ont marqué le XIXe siècle : en 1843 le toit du clocher a été remplacé par un toit à deux pans ; de 1856 à 1859 les bas-côtés sud et nord ont été restaurés ; à partir de 1871 le clocher et l’horloge ont fait l’objet de travaux ; en 1895 le chœur a été refait. Le clocher a subi un incendie en 1903 puis, lors d’une restauration en 1930, le toit à quatre pans est réapparu. L’église bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques depuis 1928.
L’édifice associe des formes romanes et gothiques : le clocher fortifié du XIe siècle s’élève sur environ trente mètres, la nef du XIIIe siècle englobe la crypte et l’ensemble présente trois nefs séparées par quatre colonnes qui déterminent neuf travées voûtées d’arêtes. La crypte conserve les reliques de saint Agoard et de saint Agilbert dans l’angle nord. Des fouilles archéologiques autour de l’église ont mis au jour des sarcophages mérovingiens et des sépultures qui pourraient remonter au IVe siècle.
Le chevet est orné de vitraux néogothiques datés de 1854 : trois verrières retracent la vie du Christ, une verrière de la chapelle septentrionale est consacrée à la Vierge et celle de la chapelle méridionale à sainte Geneviève ; les autres baies sont garnies de grisailles de la fin du XIXe siècle. Trois cloches sont en place : Joséphine-Élisabeth, refondue en 1867 ; Marie, fondue en 1552 pour la chapelle Notre-Dame-des-Mèches et rapportée à l’église pendant la Révolution ; et la cloche des Martyrs, installée en 1992. Enfin, la réforme liturgique du concile Vatican II a entraîné la disparition de certaines pièces historiques de l’intérieur, notamment le maître-autel offert par la duchesse de Caumont La Force et un grand tableau de Vincent-Niclas Raverat représentant les martyrs de Créteil.
